La Bourse suisse a entamé la séance mardi de manière timorée, le SMI atteignant furtivement les 12.300 points avant de glisser dans le rouge. Plusieurs grandes entreprises ont publié l’état de la marche de leurs affaires après six mois. Outre-Atlantique, la vice-présidente américaine Kamala Harris est désormais quasi certaine d’être désignée candidate dans la course à la présidentielle par le camp démocrate.
«Si tout le monde ne parlait que de Kamala Harris hier, il ne faut surtout pas oublier que sera publiée jeudi la croissance américaine pour le 2e trimestre» aux Etats-Unis, a souligné John Plassard de Mirabaud. «Ce chiffre sera extrêmement important à surveiller, car il confirmera (ou non) si le soft landing (l’atterrissage en douceur) fait toujours du sens. Si certaines données économiques ont récemment été considérées comme inquiétantes aux Etats-Unis il ne semble pas que le consommateur américain ait encore 'craqué'», a poursuivi l’expert, s’appuyant sur les fortes réservations dans les restaurants, de voyages aériens ou de ventes au détail.
De son côté, Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote Bank a relevé qu’en Europe, la saison des résultats «a débuté sur une note relativement positive avec environ 30% des entreprises dépassant les attentes». Elle retient que le trou d’air subi lundi par la compagnie aérienne Ryanair à cause de billets moins chers est «clairement une bonne nouvelle en matière d’inflation». Cela veut dire que les entreprises perdent visiblement leur pouvoir de fixation des prix, et devraient arrêter de relever leurs tarifs si elles veulent vendre des biens et des services à des gens qui continuent de souffrir de la crise du pouvoir d’achat. C’est plutôt encourageant pour les banquiers centraux, précise l’experte.
A 9h18 à la Bourse suisse, l’indice vedette SMI perdait 0,07% à 12.287,80 points, près avoir clôturé lundi en hausse de plus de 1%, juste sous les 12.300 points. Le SLI égarait 0,06% à 1979,63 points et le SPI 0,05% à 16.317,85%. Sur les trente valeurs vedettes, 18 se coloraient de vert et douze reculaient.
L’action du spécialiste des arômes et des parfums Givaudan était lanterne rouge, perdant 4,9%, malgré une solide copie sur six mois. Le changement de chef des finances a déplu, alors que le groupe connaît d’habitude un 2e semestre plus faible.
Kühne +Nagel (-0,6%) a peiné au premier semestre, affecté par des effets de change et des coûts de restructuration. Le fret maritime a notamment subi les conséquences du conflit en mer Rouge.
Le bon Roche et Nestlé pesaient, perdant respectivement 0,4% et 0,3%. Novartis de son côté gagnait 0,3%.
Logitech inversait la tendance avant-Bourse, égarant 0,1% après avoir relevé ses prévisions au sortir des trois premiers mois de son exercice décalé. Par ailleurs, le groupe devra ajouter la proposition de son cofondateur lors de la convocation à son assemblée générale. La justice vaudoise a donné raison lundi à Daniel Borel, très critique à l’encontre de la présidente Wendy Becker, et qui souhaite présenter un autre candidat.
En tête, VAT avançait de 1,2%, suivi par Julius Bär (+0,7%), qui a débauché son nouveau directeur général chez Goldman Sachs. Le Suisse Stefan Bollinger, encore peu connu sur la place financière helvétique, prendra ses fonctions au plus tard début février 2025. Il aura pour mission de tourner la page de l’affaire Signa, qui a mis à mal la réputation et les finances du gestionnaire de fortune zurichois.
Le bon Lindt&Sprüngli prenait 0,1%. Le chocolatier industriel a été porté par des hausses de prix, et a vu ses ventes et son bénéfice s’enrober de janvier à fin juin.
Sur le marché élargi, la Banque cantonale du Valais (+0,4%) a amélioré ses résultats et se montre confiante pour le reste de l’année.
Avolta (+0,2%) a prolongé lundi son contrat avec l’aéroport de Perth, dans l’ouest de l’Australie.
Dätwyler (-3,7%) a subi la faible demande de ses marchés finaux, ce qui n’a pas empêché le fabricant de composants élastomères d’améliorer sa marge d’exploitation et son bénéfice net. (AWP)