La Bourse suisse a ouvert en léger repli lundi, tirée à la baisse par les incertitudes géopolitiques liées à la guerre en Ukraine et les annonces des Etats-Unis sur de nouveaux droits de douane. En Suisse, la saison des résultats se poursuivait sur le marché élargi.
«Les tensions entre les deux continents (américain et européen) ont empiré», a constaté Ipek Ozkardeskaya dans un commentaire. Selon l’analyste de Swissquote, les prix du pétrole ont dans un premier temps augmenté, en raison des craintes sur la poursuite de la guerre en Ukraine, avant de baisser en réaction à des données macroéconomiques américaines suggérant un ralentissement économique.
Lundi matin, les prix du Brent et du WTI étaient de nouveau en hausse de respectivement 0,21% et 0,19%.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé lundi travailler avec ses alliés européens à des «positions communes» pour tenter de convaincre le président américain Donald Trump de prendre en compte leurs intérêts face à la Russie. Paris et Londres ont proposé une trêve d’un mois en Ukraine.
Donald Trump a par ailleurs annoncé jeudi dernier que les Etats-Unis imposeraient des surtaxes de 10% sur les produits chinois à compter de mardi et affirmé que les droits de douane visant le Canada et le Mexique entreraient en vigueur le même jour, ravivant le spectre d’une guerre commerciale généralisée.
«Les menaces de tarifs douaniers de Trump ont ravivé les avertissements de représailles de la Chine, ce qui a accru l’incertitude, en particulier dans le secteur des grandes technologies», a ajouté John Plassard de Mirabaud Banque.
Dans ce contexte tendu, les investisseurs guetteront mercredi la publication du Livre Beige de la Réserve fédérale américaine (Fed) et l’inflation au mois de février en Suisse, ainsi que vendredi la croissance dans la zone euro et les données sur le marché du travail aux Etats-Unis en février.
Les vedettes en rouge
A la Bourse suisse vers 09h30, le SMI reculait de 0,16% à 12.984,41 points, après avoir clôturé vendredi en progression de 0,36%. Le SLI lâchait 0,25% à 2109,54 points et le SPI cédait 0,06% à 17.139,66 points.
La majorité des valeurs vedettes se drapait de rouge, les plus fortes baisses étant enregistrées par Holcim (-1,7%), SIG Group (-1,1%) et Swatch Group (-0,9%).
Berenberg et Oddo BHF ont relevé l’objectif de cours du géant des matériaux de construction après ses résultats annuels vendredi dernier. Les ventes annuelles ont diminué de 2,2% à 26,41 milliards de francs l’an passé, alors que l'Ebit récurrent a grossi de 6,1% à 5,05 milliards. Les actionnaires auront droit à un dividende en hausse de 11% à 3,10 francs, après 2,80 francs.
SGS (-0,4%) a annoncé l’acquisition des australiens Independent Metallurgical Operations et Metallurgy (IMO), notamment spécialisés dans le conseil dans le domaine métallurgique.
En tête de classement se trouvaient Kuehne +Nagel (+2,7%), Partners Group (+2,4%) et VAT Group (+1,3%). Le logisticien publiera mardi ses résultats 2024 et les analystes interrogés par AWP tablent sur un bénéfice net en repli à 1,2 milliard de francs. Les analystes de JPMorgan ont relevé la recommandation du gestionnaire d’actifs zougois à «overweight», contre «neutral» précédemment.
Roche (+0,1%) a annoncé de nouvelles données positives issues de l’étude de phase III «Outmatch», apportant des démonstrations supplémentaires du rôle de Xolair dans le traitement d’une ou plusieurs allergies alimentaires. Les deux autres poids lourds Novartis (+0,4%) et Nestlé (-0,1%) partaient dans des directions opposées.
Sika (stable) a acquis, pour un montant non dévoilé, le spécialiste britannique de la couverture des bâtiments Cromar Building Products.
Sur le marché élargi, Gurit (-4,4%), d'Aryzta (-1,2%) et Hiag (+1,5%) ont dévoilé leurs résultats annuels.
Adval Tech (-2,9%) a été victime d’une attaque informatique dans la nuit de dimanche à lundi. Le groupe bernois a arrêté ses systèmes et pris les mesures nécessaires pour protéger son infrastructure. (AWP)