Changement très important de cap de la BNS qui replace désormais la lutte contre l’inflation au premier plan de ses préoccupations et qui relègue en second plan sa politique de contrôle de la valeur du franc. Elle indique par ailleurs qu’elle ne considère plus désormais que le franc est largement sous-évalué, mais elle souligne qu’elle reste toujours prête à intervenir dans le marché des changes à l’avenir en fonction de ses objectifs. Elle pourrait considérer désormais que tout affaiblissement du franc à l’avenir serait l’opportunité de réduire son exposition en devises étrangères, dans le contexte où elle considère désormais que la force du franc est un facteur favorable à son objectif de lutte contre l’inflation importée notamment.
Les différentiels de rendements nominaux entre le franc et l’euro, qui avaient subis des nettes hausses en faveur de l’euro ces derniers jours, restent inchangés sur la plupart des échéances après la décision de la BNS. Les différentiels à 12 mois et 5 ans sont en effet stables à 51 et respectivement 46 points de base. Si cette nouvelle politique accroît sensiblement le risque de voir le franc se rapprocher de la parité contre l’euro, la BCE devrait aussi remonter ses propres taux en juillet, ce qui devrait limiter les risques de renforcement rapide du franc. Le taux de change euro/franc devrait dès lors subir une trajectoire plus horizontale qu’initialement escompté.