L’accélération à la hausse des taux longs aux Etats-Unis offre une opportunité intéressante dans le contexte probable de l’émergence d’une récession et d’un fléchissement des risques inflationnistes. Les obligations du Trésor US à 10 ans offrent un rendement de 4% et celles d’entreprises «investment grade» ont pratiquement atteint un «yield» de 6% sur des maturités similaires. La récession attendue en 2023 devrait certainement peser sur les courbes de taux offrant un gain en capital potentiel additionnel de +5 à 7% environ pour une baisse de 100 point de base (pdb). Si cette perspective semble intéressante pour un investisseur en base USD, l’est-elle aussi pour un investisseur suisse qui ne voudrait pas courir un risque devise? Un contexte de déclin des taux US serait synonyme de baisse du dollar et de pertes de change. Afin de capturer le différentiel de rendement d’environ 300 pdb (4%, -1,1%), il lui faudrait «hedger» ce risque dont le coût est estimé (sans frais bancaires) à 4,3%, car au cours actuel de 0,9925, le taux de change forward à 12 mois est de 0,9515. Il semble clair que ce n’est pas un «free lunch» pour l’investisseur suisse, qui peut tout de même «parier» sur un gain en capital et ne pas «hedger» sa position s’il ne craint pas un déclin du dollar.
«Free lunch» pour un investisseur suisse?
Les rendements en dollars US offrent une prime de 3 à 5%.
Alain Freymond
BBGI
01 novembre 2022, 21h05
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