La Bourse suisse a entamé la semaine sur une note négative. Les marchés continuent de s'inquiéter des conséquences de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. Le SMI a inscrit son plus bas du jour sous la barre des 13.000 points et a fini de peu au-dessus de ce niveau.
A New York, Wall Street était en net repli en matinée, les investisseurs restant inquiets face aux conséquences de la guerre commerciale lancée par Washington contre ses partenaires commerciaux.
Donald Trump est resté très flou lorsqu'une journaliste de Fox News lui a demandé lors d'un entretien diffusé dimanche s'il s'attendait à une récession aux Etats-Unis. «Je déteste prédire les choses comme ça», a rétorqué le président américain.
«Il y a une période de transition», a avoué dans la foulée le milliardaire républicain, qui mène ses partenaires commerciaux à la baguette depuis son retour à la Maison Blanche, à commencer par ses voisins canadien et mexicain.
Interrogé sur la chaîne de télévision CNBC vendredi, le secrétaire au Trésor Scott Bessent a, lui, jugé que l'économie américaine et le marché boursier entreraient dans une «période de détox» alors qu'ils étaient «addicts aux dépenses publiques, que l'administration promet de réduire drastiquement.
Pour Christopher Low, de FHN Financial, le recul de la place américaine s'explique en partie par ces commentaires jugés peu rassurants par les investisseurs »mais aussi par les nouvelles sur le front des droits de douane«.
»Les surtaxes chinoises sur les produits agricoles américains entrent en vigueur« ce lundi, et »par ailleurs, Mark Carney, désigné chef du parti libéral au Canada au cours du week-end, a déclaré qu'il maintiendrait les mesures de rétorsion à l'encontre des États-Unis«, a souligné cet analyste.
En Suisse, les consommateurs helvétiques ont vu leur humeur s'éclaircir au mois de février, même si le moral reste en berne. La situation économique générale à venir inquiète.
Le SMI s'est replié de 0,48% à 13.013,45 points, plus bas à 12.984,08 et plus haut à 13.111,29 à l'ouverture. Le SLI a cédé 0,81% à 2101,64 points et le SPI 0,56% à 17.142,95 points. Sur les trente valeurs vedettes, 17 ont reculé et treize avancé.
Kühne+Nagel (+4,7%) précède Swisscom (+2,0%) et Givaudan (+1,5%).
CFRA a abaissé la recommandation du logisticien de Schindellegi à »hold« de »buy« et réduit l'objectif de cours. Le groupe a renforcé sa position par des acquisitions stratégiques, a souligné l'analyste. Les taux de fret actuellement plus élevés en raison des troubles en mer Rouge apporteraient un soutien à court terme, mais il s'attend à ce que les défis de la logistique maritime et routière persistent en 2025.
Les trois poids lourds Nestlé (+0,9%), Novartis (++0,5%) et Roche (+0,1%) ont soutenu l'indice.
La filiale espagnole du veveysan va investir 15 millions d'euros dans son usine Nescafé, qui produit le café instantané et les capsules Nescafé Dolce Gusto, située à Gérone près de Barcelone. L'objectif est d'y développer davantage d'emballages dit recyclables.
Sandoz (-6,0%) a fini lanterne rouge, derrière Richemont (-3,9%) et Lonza (-3,8%).
UBS (-3,6%) a été condamnée lundi à Paris à une amende de 75'000 euros (71'410 francs), la peine maximale encourue, pour harcèlement moral par sa filiale française de deux lanceurs d'alerte qui avaient dénoncé le système d'évasion fiscale organisé par l'établissement bancaire.
Sur le marché élargi, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) a confirmé la notation de crédit »BB+« d'Aryzta (-3,0%) et a relevé sa perspective à positive de stable.
Le laboratoire rhénan BioVersys (-3,5%) a partiellement exercé l'option de surallocation après la fin de la période de stabilisation, dans le cadre de son introduction en Bourse. Il devrait émettre 47'862 actions supplémentaires. (AWP)