L’économie mondiale reste fragile, avec autant d’évolutions positives que négatives. D’un côté, l’Europe ne devrait pas connaître de sérieuse pénurie d’énergie avec cet hiver doux et ainsi éviter une sévère récession. Par ailleurs, la réouverture du marché chinois va redonner de l’élan à la croissance asiatique.
D’un autre côté, la politique de relèvement agressif des taux par les banques centrales ne devrait probablement porter ses fruits qu’au cours de l’année. Dans un premier temps, on peut donc s’attendre à voir l’économie mondiale continuer à fléchir, avant de reprendre des couleurs au second semestre.
Pression sur les volumes de ventes
L’augmentation des prix à la consommation toujours à l’œuvre devrait peser sur les consommateurs et faire diminuer la croissance des volumes des ventes pour les entreprises, qui pourraient donc se rabattre sur des produits alternatifs meilleur marché. Il leur serait alors plus difficile d’imposer de nouvelles augmentations de prix, qui accroîtrait en effet la pression sur les volumes des ventes.
L’augmentation des taux d’intérêt va peser sur le coût des emprunts des entreprises. Nombre d’entre elles vont tout de même pouvoir profiter de la diminution des goulets d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement.
Des prévisions trop optimistes
Si les prévisions bénéficiaires du consensus pour 2023 sont toujours en recul, elles restent, sans doute, trop optimistes. En outre, on peut s’attendre à ce que les entreprises se montrent prudentes dans leurs commentaires sur les perspectives pour cette année. Après les hausses de cours de ce début d’année, cela devrait impacter négativement les bourses ces prochaines semaines. Les cours des actions devraient retrouver un potentiel haussier durable une fois que les prévisions bénéficiaires des entreprises seront suffisamment réalistes.
Les titres suisses à dividendes de qualité
Sur la base des prévisions du consensus, le ratio cours/bénéfices (PER) pour le Swiss Market Index (SMI), établi à partir des bénéfices attendus sur les douze prochains mois, est actuellement de 16-17x, soit au-dessus de la moyenne sur vingt ans de 15,5x. Cette évaluation est également plutôt élevée par rapport aux rendements obligataires. En revanche, les dividendes ne devraient pas cesser d’augmenter dans l’ensemble et le rendement sur dividendes prévisionnel de 3,1% semble intéressant comparé à sa moyenne historique de 2,5%.
Les titres suisses à dividendes de qualité continuent donc de représenter un thème de placement privilégié. Les actions qui offrent de solides dividendes croissants sur le long terme demeurent intéressantes, en dépit de la hausse des taux d’intérêt en francs. Particulièrement recherchés durant cette phase, les titres à dividendes élevés surperforment par ailleurs légèrement pendant quelques semaines avant la saison des dividendes.