La déconnexion entre les marchés financiers et le discours des banques centrales s’est illustrée mercredi et jeudi, après les annonces de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque centrale européenne (BCE).
La Fed a, comme attendu, relevé mercredi ses taux directeurs de 25 points de base, situant les Fed Funds dans la fourchette de 4,50-4,75%. Son président, bien qu’il ait reconnu que la lutte contre l’inflation faisait son effet, a souligné que les récents progrès n’étaient pas suffisants pour mettre fin à la hausse des taux et qu’un pivot était à l’heure actuelle inenvisageable.
Les investisseurs n’ont pas voulu croire qu’un cycle de deux hausses était encore envisagé et ont continué à parier sur une baisse des taux dans l’année.
Même scénario du côté de la BCE, qui a relevé de nouveau ses taux de 50 points de base jeudi, comme annoncé en décembre, et indiqué prévoir une hausse de même ampleur en mars. La présidente Christine Lagarde a mis en avant la bonne tenue de l’économie européenne, qui a mieux résisté qu’attendu, et que malgré un ralentissement de la hausse des prix, du chemin restait à parcourir. Autre point, la BCE va lancer en mars son programme de réduction de bilan (9000 milliards d’euros) à raison de 15 milliards d’euros par mois. Quant aux réinvestissements, ils seront orientés prioritairement vers les émetteurs présentant de meilleures performances climatiques.
Les marchés ont immédiatement interprété ces décisions comme le signe d’une fin proche du cycle de resserrement monétaire et propulsé les marchés dans le vert. Et les taux se sont fortement détendus. A la suite de ces réactions, le Fonds monétaire international est intervenu pour rappeler aux investisseurs que les taux d’intérêt resteront élevés un long moment afin de ramener durablement l’inflation sous la cible des banques centrales.