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Chronique d’un tapering annoncé

La méthode de la Réserve fédérale consistant à télégraphier longtemps à l’avance les changements de politique monétaire est un élément stabilisateur pour les marchés financiers.

Pierre-François Donzé
Banque Bonhôte & Cie - Gérant discrétionnaire
09 novembre 2021, 19h48
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Les indices boursiers ont encore gagné du terrain la semaine dernière, nombre d’entre eux s’inscrivant à un nouveau plus haut historique. Les valeurs technologiques, du luxe et de l’automobile étaient particulièrement recherchées alors que le secteur pétrolier a été pénalisé par la baisse du cours du pétrole. L’impulsion a été donnée par les bons résultats et prévisions des sociétés ainsi que par les décisions des banques centrales, particulièrement sous la loupe, venant confirmer que l’environnement monétaire va demeurer accommodant. Beaucoup d’éléments positifs sont sans doute intégrés dans l’évaluation des indices boursiers. Mais l’effet saisonnier est généralement porteur avec la perspective de dépenses élevées pour les fêtes.

Un optimisme qui se renforce

Les marchés restent bien orientés en ce début de semaine, grâce notamment au support des exportations chinoises et la voie libre finalement donnée aux Etats-Unis par la Chambre au plan d’infrastructure quinquennal qui prévoit environ 1000 milliards de dollars d’investissements. La pilule expérimentale anti-Covid de Pfizer, qui réduirait grandement le risque d’hospitalisations et de décès, renforce aussi l’optimisme, même si nombre de valeurs pharmaceutiques, en particulier celles liées aux vaccins, se sont fortement repliées vendredi.

Une Réserve fédérale plus transparente et qui télégraphie longtemps à l’avance les changements de politique monétaire est un élément sans conteste stabilisateur pour les marchés financiers, qui ont beaucoup plus de temps pour réagir. 

A l’issue de sa réunion des 2 et 3 novembre, la Fed a, comme attendu, finalement annoncé le début du «tapering», c’est à dire la réduction de ses achats mensuels d’actifs pour mi-novembre. Ainsi, à partir des 120 milliards actuels, le montant sera diminué de 15 milliards par mois. Le programme de quantitative easing prendrait fin mi-2022, si l’économie se porte bien comme prévu.

Une confirmation

Jerome Powell a cependant signalé que ce n’est pas un outil de timing pour la hausse du taux d’intervention. Celle-ci exige que des conditions distinctes et plus rigoureuses soient observées, notamment le retour au plein emploi. C’est une confirmation que la Fed estime que la reprise économique est durable et l’inflation élevée pas pérenne. 

La probabilité de relèvements multiples des taux d’intérêt à court terme a par conséquent diminué dans l’esprit des investisseurs. Le rendement des obligations du Trésor à dix ans est descendu vers 1,45%. Par ailleurs, la Bank of England, c’était une surprise, a gardé le statu-quo sur les taux, qui restent au plus bas historique à 0,1%. Le rendement des Gilts à 5 ans a, suite à cette bonne nouvelle, enregistré la plus forte baisse depuis le referendum sur le Brexit en 2016.

Aux Etats-Unis, les créations d’emplois pour le mois d’octobre ont été bien plus fortes qu’attendu à 531.000. Les chiffres des deux mois précédents ont été révisés en nette hausse, venant renverser l’évolution plus faible depuis l’été.