La Bourse suisse a fini sur une note positive mercredi. Après une petite alerte et un passage au rouge dans la première heure de transactions, le SMI s'est bien repris et il a même inscrit un plus haut du jour au-dessus des 10'800 points en fin d'après-midi, terminant juste sous ce niveau. Comme ailleurs dans le monde, les investisseurs étaient dans l'attente des décisions de la Réserve fédérale américaine (Fed) en soirée.
Auparavant, la Banque centrale européenne (BCE) a rassuré les marchés avec la promesse de faire preuve de "flexibilité" dans sa politique monétaire pour calmer les tensions récemment apparues sur les taux d'emprunt, de l'Italie notamment, alors que la pandémie a "laissé des vulnérabilités durables" dans la zone euro.
L'institution "appliquera une certaine flexibilité dans le réinvestissement" des obligations détenues au titre de son programme d'urgence lancé pendant la pandémie (PEPP), a-t-elle annoncé à l'issue d'une réunion exceptionnelle de son Conseil des gouverneurs.
A New York, Wall Street rebondissait en matinée après deux séances de repli et dans l'attente d'une décision historique de la Fed qui va fortement relever les taux d'intérêt pour juguler une inflation hors de contrôle.
Les marchés anticipent "à 90% une hausse de 0,75 point de pourcentage des taux directeurs aujourd'hui et il y a même 10% de chance pour que le Comité monétaire relève les taux d'un point entier de pourcentage", a prévenu Art Hogan, de National Securities, dans une note.
"Le contexte est un des plus compliqués depuis des années et en terme de prix du marché, on a atteint la capitulation", a-t-il ajouté, soulignant que le S&P 500, l'indice le plus représentatif du marché américain, avait perdu presque 10% en seulement quatre séances.
"Pour information, depuis la fin de la crise financière (de 2008), on a assisté seulement trois fois à une telle chute du marché", a précisé M. Hogan citant par exemple le mois d'août 2011, lorsque les agences de notation avaient dégradé la note de la dette américaine qui frôlait le dépôt de bilan à cause d'un bras de fer avec le Congrès.
Le SMI a terminé en hausse de 0,79% à 10'783,59 points, avec un plus haut à 10'850,17 et un plus bas à 10'682,70. Le SLI a gagné 1,17% à 1673,90 points et le SPI 0,77% à 13'870,29 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 25 ont progressé, 4 reculé et Swisscom a fini à l'équilibre.
Nestlé (-0,8%) a terminé lanterne rouge, derrière Kühne+Nagel (-0,3%), Credit Suisse (-0,2%) et Alcon (-0,1%).
AMS Osram vend une division
Les deux autres poids lourds Roche (+0,7% à 307,75 francs) et Novartis (+0,4%) ont terminé vers le bas du tableau des gagnants.
Mirabaud Securities a repris la couverture de Roche à "buy" et objectif de cours à 378,29 francs. Avec une croissance du chiffre d'affaires de 7,7% en 2021, le bâlois a réussi l'exercice 2021 avec brio, a relevé l'analyste qui prévoit notamment Roche une croissance annuelle du chiffre d'affaires de 4% au cours des cinq prochaines années.
Le podium du jour se compose de Temenos (+7,9%), suivi par Julius Bär et Swiss Life (chacun +3,2%) et AMS Osram (+2,9%). Le fabricant de capteurs et de systèmes d'éclairage AMS Osram a cédé sa division Digital Systems en Europe et en Asie à Inventronics. Ce segment emploie environ 600 collaborateurs.
UBS (+1,5%) a fini dans le gros du peloton.
Sur le marché élargi, le chimiste de spécialités bâlois Clariant (+0,5%) a réalisé au premier trimestre 2022 un chiffre d'affaires en hausse, avec à la clé une marge d'exploitation plus élevée qu'attendu. Le groupe de Muttenz entend continuer d'améliorer ses marges cette année et confirme ses objectifs jusqu'en 2025.
Les Chemins de fer fédéraux (CFF) ont passé commande auprès de Stadler Rail (+0,5%) pour sept trains de type Giruno supplémentaires, en plus des 29 déjà livrés, pour quelque 250 millions de francs. Le fabricant de matériel ferroviaire fournira aussi sept nouvelles rames pour la ligne du Mont-Blanc Express, qui relie Martigny (VS) et St-Gervais (F), soit un budget de 76 millions de francs pour les deux compagnies qui exploitent la ligne.
Le sous-traitant automobile de Winterthour Autoneum (-3,0%) a modéré ses ambitions à court terme, invoquant un impact délétère de la guerre en Ukraine, de l'accélération de l'inflation ou encore des reconfinements en Chine. Ces développements auront dans l'immédiat réduit à néant la rentabilité opérationnelle, avec une marge Ebit tout juste à l'équilibre sur les six premiers mois de l'année.
Le spécialiste genevois de la cybersécurité Wisekey (-5,6%) a annoncé qu'il allait réduire le nombre de ses American depositary shares (ADS) cotés au Nasdaq sous le code WKEY. Le nombre d'ADS détenus sera ajusté après la cloche de clôture le 22 juin prochain. (awp)