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COP26 - Top ou flop ?

Plusieurs années après sa tenue, la COP26 est considérée par beaucoup comme un vif échec. Pourtant, il serait faux de dire qu'aucun pas en avant n'a été fait.

Les précédents accords de la COP ne tenaient pas compte du charbon, ce qui fait du Pacte climatique de Glasgow le tout premier accord sur le climat à prévoir explicitement la réduction progressive de la production d'électricité à partir du charbon et la fin des subventions aux combustibles fossiles.
Keystone
Les précédents accords de la COP ne tenaient pas compte du charbon, ce qui fait du Pacte climatique de Glasgow le tout premier accord sur le climat à prévoir explicitement la réduction progressive de la production d'électricité à partir du charbon et la fin des subventions aux combustibles fossiles.
Lisa Weihser
STSA - Legal & Regulatory Affairs Officer
16 mars 2022, 6h56
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Six ans après l'Accord de Paris, les attentes en matière de lutte contre le changement climatique ne sont toujours pas alignées sur ce qui est nécessaire de faire pour garder « 1,5 degré ». Jusqu’au dernier jour, on a essayé de surmonter les derniers obstacles pour signer le Pacte de Glasgow. Mais cela suffira-t-il à réduire l'écart et à « joindre le geste à la parole » ?

Le secteur de l'électricité est responsable d'un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) et la production d'électricité à partir du charbon est la principale source d'émissions de CO2. Pourtant, en 2021, la part du charbon dans l’énergie mondiale a atteint un niveau historique d'environ 36 %. Les précédents accords de la COP ne tenaient pas compte du charbon, ce qui fait du Pacte climatique de Glasgow le tout premier accord sur le climat à prévoir explicitement la réduction progressive de la production d'électricité à partir du charbon et la fin des subventions aux combustibles fossiles. Malheureusement, il est toujours mythique de croire que les énergies renouvelables peuvent répondre à tous les besoins énergétiques mondiaux actuels. C'est peut-être l'une des raisons qui a poussé la Commission européenne à proposer de qualifier d'écologiques certaines activités liées au gaz et au nucléaire, malgré de vives critiques. Les partisans de cette proposition revendiquent que ce label permettrait à certains pays encore fortement dépendants du charbon de passer à un approvisionnement relativement plus propre, à titre de solution provisoire. Certains secteurs seront plus lents à faire la transition tels que les camions, la sidérurgie, le ciment, le transport maritime et l'aviation. A eux seuls ils représentent 47 % supplémentaires des émissions de CO2.

Les forêts sont essentielles à la transition, car elles agissent comme un grand puits de carbone naturel qui stabilise le climat.

Lisa Weihser, Manager des affaires légales et régulations

Dans la course aux objectifs « zéro émission », le marché du carbone transforme la baisse des émissions en actifs, appelés crédits. L'objectif est d'encourager la réduction des émissions de carbone en augmentant le coût des crédits pour les pollueurs, ce qui rendrait l'investissement plus intéressant sur le plan commercial. On espère qu’un calcul mondial du carbone permettra d'inclure le transport maritime.

Les forêts sont également essentielles à la transition, car elles agissent comme un grand puits de carbone naturel qui stabilise le climat, régule les écosystèmes et contribue à accroître durablement la production alimentaire nécessaire pour nourrir une population attendue de 9,8 milliards d'habitants en 2050. Alors que le CO2 reste dans l'atmosphère pendant des milliers d'années, le méthane se décompose en une décennie seulement. L'engagement mondial en faveur du méthane est donc un autre succès qui pourrait éviter des milliards d'heures de travail perdues en raison de la chaleur extrême et des millions de tonnes de pertes de récoltes

Il n'existe cependant pas de solution miracle et les transitions ne se font pas du jour au lendemain. Elles nécessitent un processus sur le long terme et une approche multipartite pour développer un ensemble de solutions possibles. Certaines critiques considèrent la COP26 comme un échec, mais il est important de garder à l'esprit que « le parfait ne doit pas être l'ennemi du bien » et que chaque pas en avant doit être reconnu comme un progrès.

Ecrit par Lisa Weihser Responsable des affaires légales et régulations, STSA.
Ecrit par Lisa Weihser Responsable des affaires légales et régulations, STSA.