L’invité: Laurent Vaucher
Sa fonction: CEO
Son entreprise: Téléverbier
Après un hiver «époustouflant» l’an dernier, la saison de ski qui vient de commencer démarre «encore mieux», se réjouit Laurent Vaucher, invité de «Be to B». Le CEO de Téléverbier, qui clôt ses comptes fin octobre, estime avoir «allègrement dépassé les 60 millions de chiffre d’affaires» sur l’exercice 2021-2022. «L’Ebitda va être très bon», anticipe-t-il alors que les résultats seront annoncés au printemps prochain, lors de l’assemblée générale.« En juin dernier, la société cotée à Paris prévoyait des ventes de 60,7 millions d’euros.
La valeur de l’action reste toutefois stable, à quelque 45 euros, loin de son record de 75 euros en 2012, mais en hausse de 180% par rapport à son niveau d’introduction, en 2001. »On n’a pas d’objectif de cours«, détaille Laurent Vaucher. Le titre est en réalité très peu liquide, la cotation remontant à une transaction avec la Compagnie des Alpes, partie depuis, rappelle-t-il. L’an dernier, Téléverbier, la plus grande société de remontées mécaniques de Suisse romande, a envisagé de quitter Paris pour Berne ou Zurich. Mais »c’est assez compliqué« et l’idée a été »abandonnée«, indique Laurent Vaucher.
La société, grosse consommatrice de courant pour gérer plus de 400 kilomètres de pistes sur quatre vallées, se joue pour le moment de l’envolée du prix de l’électricité. »A court terme, on n’a pas du tout d’impact parce que nous avons des contrats [d’approvisionnement] de longue durée«, explique le CEO. Le prochain renouvellement se fera en 2025, mais »c’est demain«, souligne-t-il. Les budgets prévoient une augmentation prochaine parce que »je ne pense pas que l’on reviendra à des niveaux où on était. Je crois que tout le monde s’entendait à dire que le prix du kilowatt était quand même bien bas par rapport à la réalité.« Elle subit en revanche »une forte pression« liée à l’inflation dans les matériaux, les pièces de rechange et les salaires.
Le réchauffement climatique touche moins Téléverbier que d’autres sociétés, estime Laurent Vaucher, parce que »80% du domaine skiable se situe au-dessus de 2000 mètres« d’altitude. Cependant, »la majorité de nos revenus, de notre marge surtout, provient de la vente de forfaits de ski«, admet-il. Téléverbier diversifie ses activités dans la restauration, l’hébergement et les activités l'été sont amenées à grandir encore. »Un de [nos] objectifs, c’est d’être dix mois sur douze profitables. Aujourd’hui, je dirais que nous sommes à sept mois«, indique le responsable, qui ne compte pas diversifier les activités uniquement dans le tourisme.