L’invité: Yves Cornaro
Sa fonction: Directeur
Son entreprise: Montreux Noël
Ouvert depuis le 18 novembre, jusqu’au 24 décembre, le marché de Noël de Montreux espère attirer davantage de visiteurs que les 450.000 personnes de l’an dernier. Pour le moment, les choses «se présentent bien», observe Yves Cornaro, le directeur de Montreux Noël, la société privée qui gère cet événement lancé en 1995. Depuis, la manifestation s’est installée comme la plus grande du genre sur l’Arc lémanique, ceux de Genève et Lausanne ayant attiré quelque 350.000 visiteurs chacun l’an passé.
Le budget de fonctionnement de Montreux Noël avoisine les 7 millions de francs. Quelque 30% viennent de la location des 150 chalets aux différents exposants et artisans, détaille Yves Cornaro. Le sponsoring ainsi que le versement d’une partie de la taxe de séjour contribuent à hauteur de 20% du budget. La moitié restante provient à la fois de la production «sur site», comme les restaurants directement gérés par la société Montreux Noël, et de revenus annexes. La manifestation dispose par exemple d’un chalet à Zurich. Tiré par ces nouvelles activités, le budget a doublé en dix ans.
Les visiteurs viennent d’abord de la région. Leur nombre n’a pas faibli malgré la création d’autres manifestations de ce type. Montreux Noël démarche cependant aussi la clientèle étrangère. Cette année, l’accent est notamment mis sur l’Espagne, détaille Yves Cornaro. Les retombées de la manifestation, évaluées à plusieurs dizaines de millions de francs, font l’objet d’une nouvelle étude, par l’Ecole hôtelière de Lausanne (EHL). La dernière remonte à 2016 et observait une dépense moyenne de 64 francs par visiteur, contre 42 francs en 2002.
«Il nous faut un certain cash-flow pour prendre des risques, […] le seul moyen de continuer d’exister, de faire travailler nos collaborateurs», poursuit l’ancien photographe qui se consacre pleinement à Montreux Noël depuis 2004. La manifestation «a toujours été à l’équilibre», relève Yves Cornaro. Cette solidité financière permet de tenter des nouveautés. Un projet «un peu fou» est en préparation à Zurich pour l’année prochaine.
Autre projet, l’idée de «faire un marché de Noël européen, avec celui de Strasbourg, à New York», avance-t-il. La réalisation d’une dernière idée, à Pékin, attend, retardée par les conséquences de la pandémie de coronavirus.