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Smood effectue "un pas en avant", mais les débrayages continuent

L'entreprise de livraison de repas a annoncé l'instauration d'un salaire de base de 23 francs de l'heure, une hausse des remboursements de frais de véhicules, ainsi qu'une transparence accrue de son application.

En discussion avec Smood depuis janvier, Syndicom veut la conclusion d'un partenariat social avec comme but de négocier concrètement une CCT.
Keystone
En discussion avec Smood depuis janvier, Syndicom veut la conclusion d'un partenariat social avec comme but de négocier concrètement une CCT.
16 novembre 2021, 15h42
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Mise sous pression par les syndicats, l'entreprise de livraison de repas à domicile Smood a annoncé plusieurs améliorations des conditions de travail. Unia et Syndicom saluent "un pas en avant", mais ne veulent pas s'arrêter en si bon chemin.

Dans un communiqué diffusé lundi soir, Smood a dit entendre "les revendications des livreurs représentés par Syndicom", son "interlocuteur privilégié". L'entreprise basée à Plan-les-Ouates (GE) a annoncé l'instauration d'un salaire de base de 23 francs de l'heure (y compris indemnités vacances et jours fériés), une hausse des remboursements de frais de véhicules, ainsi qu'une transparence accrue de son application mobile.

Smood précise que "certains de ces changements ont déjà été implémentés alors que d'autres le seront d'ici à la fin de l'année", sans spécifier lesquels. L'entreprise indique qu'il subsiste encore "quelques discussions" avant la conclusion d'une CCT. Elle avertit: "D'autres améliorations ne seront néanmoins pas envisageables tant que les autorités et les représentants des travailleurs ne feront pas appliquer des standards similaires sur l'ensemble du secteur."

Négociations réclamées

Pour Syndicom, les promesses de Smood constituent une "bonne nouvelle pour les employés". "C'est un pas en avant, mais il en reste d'autres à franchir", réagit le porte-parole Matthias Loosli. La hausse de salaire et l'indemnisation des frais faisaient partie des revendications principales du syndicat. Mais il réclame aussi une meilleure planification des horaires, une assurance d'indemnités maladie ou encore une durée d'affectation minimale de deux heures.

En discussion avec Smood depuis janvier, Syndicom veut la conclusion d'un partenariat social avec comme but de négocier concrètement une CCT. Le syndicat a déjà été l'artisan de plusieurs conventions collectives dans la branche de la logistique, par exemple avec les coursiers à vélo. "Pour Smood, ce serait une opportunité de se démarquer de la concurrence directe d'Eat.ch et d'Uber Eats, et de montrer ainsi qu'un partenariat social est aussi possible dans cet environnement très compétitif", a communiqué lundi Syndicom.

Du côté d'Unia, qui organise grève sur grève avec les livreurs depuis le début du mois dans différentes villes de Suisse romande, on se déclare "contents que Smood confirme qu'il y a vraiment besoin d'agir et de changer une série d'éléments dans leur fonctionnement". "Nous verrons si cette déclaration se concrétise dans les faits", dit Roman Künzler, responsable national transport et logistique d'Unia.

Pression maintenue

Le responsable syndical critique le fait que Smood "s'oppose toujours à recevoir les salariés qui ont donné mandat à Unia de les représenter". Tant que l'entreprise "refusera d'ouvrir le dialogue avec les livreurs en grève", Unia continuera de mettre la pression, prévient Roman Künzler, tout en soulignant qu'au final "ce sont les travailleurs qui décident". En tant que partenaire et actionnaire de Smood, la Migros est aussi appelée à agir.

Mardi matin, une nouvelle action de protestation a été menée par Unia, à Genève cette fois. Des livreurs ont cessé le travail. Après Fribourg lundi, il s'agit de la huitième ville romande dans laquelle des employés de Smood manifestent depuis le 2 novembre dernier. (AWP)