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Un recul inquiétant du droit dans le monde

L'Objectif du développement durable numéro 16 de l'Onu paraît toujours plus hors de portée. Par René Longet

L'Organisation des Nations unies, à Genève.
Keystone
L'Organisation des Nations unies, à Genève.
René Longet
Expert en développement durable
15 mars 2022, 20h00
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En septembre 2015, les Etats membres de l’Onu adoptent l’Agenda 2030, leur feuille de route commune jusqu’en 2030. Parmi les 17 objectifs de développement durable qu’elle comporte, notons le n° 16 demandant « l’accès de tous à la justice et

On y trouve notamment des points comme « promouvoir l’état de droit aux niveaux national et international et (...) , réduire nettement les flux financiers illicites et le trafic d’armes (...) , réduire nettement la corruption et la pratique des pots-de-vin sous toutes leurs formes, mettre en place des institutions efficaces, responsables et transparentes à tous les niveaux, faire en sorte que le dynamisme, l’ouverture, la participation et la représentation à tous les niveaux caractérisent la prise de décisions, et (...) garantir l’accès public à l’information et protéger les libertés fondamentales, conformément à la législation nationale et aux accords internationaux ».

La croissance des inégalités n’est pas seulement une injustice, elle sape à la base la confiance à l’égard des décideurs

René Longet

En réalité, plus de la moitié de la population mondiale ne connaît plus la liberté de la presse ni de débat politique ; les discriminations augmentent et l’Etat de droit cède le pas à l’arbitraire. On peut citer la Turquie, l’Egypte, la Birmanie ou l’Afghanistan venus s’ajouter, dans des intensités variables, aux dictatures de toujours, Iran, Chine, Russie. Des armées de trolls polluent l’espace mental et émotionnel de Fake News, sur fond de faibles connaissances historiques.

 De plus ces dictatures n’hésitent pas à remplacer le multilatéralisme par le rapport de forces, et l’invasion de l’Ukraine souligne cette dynamique fatale. Face à cela, des politiques énergétiques et climatiques fermes ne sont aucunement des gadgets pour bobos, un luxe pour nantis, mais des exigences de survie appelant des investissements massifs. Mais malgré les efforts engagés, nous continuons à financer quotidiennement par notre gaspillage divers dictateurs et kleptocrates.

Enfin, la croissance des inégalités n’est pas seulement une injustice, mais sape à la base la confiance à l’égard des décideurs. Il est urgent d’assurer à chaque personne un emploi digne, utile et durable et de prendre des mesures claires contre la dérégulation locale et globale, qui expose les populations fragiles à une constante compétition déloyale; c’est la seule manière de défendre nos valeurs constitutives.