Dans le domaine agroalimentaire, pour aller vers la durabilité, on se perd parfois dans les recommandations ou on ne se focalise que sur une partie d’entre elles. Associer les critères ci-après permet d’être sûr de ne rien oublier d’important.
1. La santé
Sur notre planète, près de 830 millions de personnes ne mangent pas à leur faim, mais près du triple souffrent de suralimentation. 80% des maladies cardiovasculaires et des diabètes, 40% des cancers pourraient être évités, selon l’OMS, par une demi-heure quotidienne d’effort physique et en augmentant fortement la part des fruits, oléagineux insaturés, légumes, légumineuses, et des céréales non raffinées.
2. La proximité
Donner la préférence à la production de proximité, c’est demander à chaque territoire de prendre ses responsabilités; c’est éviter les transports inutiles, mais aussi sauvegarder des emplois et une vie sociale dans les zones rurales. Quant aux sols fertiles autour des villes, ils restent parfois encore utilisés à contre-emploi comme terrains à bâtir.
3. La diversité des espèces et des goûts
Chaque sorte végétale, chaque race animale est un élément d’un capital génétique précieux, qui nous évite de dépendre de quelques souches seulement. Des organisations comme Slow Food et Pro Specie Rara s’engagent pour cette diversité, soutenue aussi par les AOP (appellations d’origine protégées). Le droit des producteurs à disposer de leurs semences est également essentiel.
Seules des pratiques agroécologiques permettront de nourrir une humanité en nombre croissant sans détruire les sols et la condition paysanne
René Longet
4. Le juste prix
La pression sur les prix par une sous-enchère écologique et sociale n’est pas acceptable, et conduit à toujours plus de concentration en agriculture. Compenser ces distorsions est une des raisons d’être de la politique agricole. Et à l’image du lait équitable, le commerce équitable commence à prendre sa place.
5. Les modes de production proches de la nature
Il est aujourd’hui largement reconnu que seules des pratiques agroécologiques permettront de nourrir une humanité en nombre croissant sans détruire les sols et la condition paysanne. Ces approches ont prouvé depuis plus d’un siècle leur faisabilité. Quant au consommateur, il retrouve là des produits plus authentiques et plus sains.
Pour garantir à tous le droit «à une alimentation saine, nutritive et suffisante» (Agenda 2030 des Nations unies, cible 2.1.), des subsides à la consommation devront venir compléter le soutien à la production, qui représente aujourd’hui 50% du revenu agricole.