1000 milliards de francs. C’est la somme qu’avait atteinte le bilan de la Banque nationale Suisse (BNS) en 2021. Un montant colossal qui questionne, d’autant plus après les lourdes pertes enregistrées l’an passé par l’institution d’émission, à hauteur de 130 milliards de francs. Pour l’économiste Michel Santi, «la Banque centrale suisse a perdu le contrôle», argue-t-il dans son dernier livre, paru le 24 mars.
A travers une centaine de pages, il retrace les événements et les décisions qui ont conduit la banque centrale à devenir «l’un des hedges funds les plus massifs du monde» et cela «en spéculant avec l’argent du peuple suisse». L’auteur, qui a signé de nombreuses chroniques sur le secteur bancaire dans la presse, met en lumière tout particulièrement l’exposition de la BNS au marché actions américain.
Le titre «Rien ne va plus» correspond parfaitement à la sensation ressentie à la lecture de cette déferlante de critiques. La gouvernance, les investissements et la politique monétaire: tout est passé au crible par l’ancien trader de la place financière genevoise. En s’appuyant sur des comparaisons avec d’autres banques centrales, il montre à plusieurs reprises à quel point la BNS fonctionne de manière obscure.
Plus que des condamnations, qui mériteraient parfois d’être mieux documentées, le livre apporte des réflexions, pas seulement sur ce qui aurait pu être accompli différemment, mais surtout sur ce qui pourrait être entrepris afin que la BNS devienne un «phare» capable de guider les acteurs financiers.
«BNS: rien ne va plus. Une banque centrale ne devrait pas faire ça», Michel Santi, Editions Favre, 2023, 96 pages, 15 francs.
