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La région lémanique, pôle économique à entretenir

L’accessibilité de métropole lémanique est remise en cause par des infrastructures vieillottes et sous-dimensionnées. Par Stéphanie Ruegsegger

«Après le trou de Tolochenaz, la coupure de Renens. Autant d’événements qui coupent temporairement la région du reste de la Suisse et qui entravent la vie quotidienne des citoyens et des entreprises.»
KEYSTONE
«Après le trou de Tolochenaz, la coupure de Renens. Autant d’événements qui coupent temporairement la région du reste de la Suisse et qui entravent la vie quotidienne des citoyens et des entreprises.»
Stéphanie Ruegsegger
FER Genève - Directrice politique générale
08 décembre 2023, 14h00
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Après le trou de Tolochenaz, la coupure de Renens. Sans compter les incidents et autres accidents qui perturbent régulièrement et plus ou moins durablement la ligne ferroviaire Genève-Lausanne. Autant d’événements qui coupent temporairement la région du reste de la Suisse et qui entravent la vie quotidienne des citoyens et des entreprises. Il s’agit donc d’agir rapidement pour corriger cette situation inacceptable.

Le sujet est au menu des Chambres fédérales, qui débutent une nouvelle législature cette semaine. La motion d’Olivier Français demande que l’on double et renforce la fiabilité de la ligne ferroviaire entre Lausanne et Genève. Cet axe, qui ne compte que deux voies, est en effet chroniquement saturé, 700.000 voyageurs l’empruntant quotidiennement. Ce sous-dimensionnement, doublé d’un sous-investissement, est source de problèmes et de perturbations récurrentes, qu’il convient d’enrayer.

Si la Suisse entend respecter les objectifs de l’Accord de Paris, elle doit garantir une desserte ferroviaire suffisante et de qualité

Stéphanie Ruegsegger

Une réaction est d’autant plus urgente que la région lémanique est appelée à se développer. Les besoins de mobilité feront de même. Si la Suisse entend respecter les objectifs de l’Accord de Paris, comme elle s’y est engagée, elle doit garantir une desserte ferroviaire suffisante et de qualité, en particulier sur cet axe très fréquenté, grand oublié des projets de rénovation ces dernières années.

Outre ce projet d’importance pour notre pays, le Parlement fédéral aura également l’occasion de se prononcer sur d’autres projets lors de la présente session. Dans le cadre de la nouvelle stratégie à long terme «Perspective Rail 2050», la réalisation d’un tunnel offrira un itinéraire d’évitement en cas de perturbations entre Lausanne et Genève, évitant ainsi l’isolement d’une partie du pays. Il mérite d’être soutenu.

Si les efforts pour adapter notre infrastructure ferroviaire sont indispensables, tant pour la mobilité des citoyens que pour l’acheminement du fret, nous devons tenir compte de la réalité des déplacements. Or, la mobilité motorisée reste la plus utilisée et souvent la plus adaptée.

Dans ce domaine, le principal enjeu devrait se jouer prochainement dans les urnes. En effet, un référendum a été lancé contre le projet d’adaptation du réseau des routes nationales 2023, voté par les Chambres fédérales en septembre dernier. Initialement composé de quatre projets alémaniques, les députés ont ajouté l’axe Vengeron-Coppet-Nyon, permettant ainsi la réalisation d’une troisième voie autoroutière. Une décision confirmée par le Conseil fédéral en octobre dernier.

Gageons que si le peuple doit se prononcer, il saura faire preuve de réalisme et de pragmatisme pour sortir la région lémanique de la paralysie qui la caractérise aujourd’hui en matière de mobilité.