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Gagnants et perdants de la crise du coronavirus

Troisième extrait d’une série de quatre tiré du chapitre «Réinitialisation micro (industrie et entreprises)» du livre «Covid-19: la grande réinitialisation».

Thierry Malleret
Monthly Barometer - Directeur associé
Klaus Schwab
World Economic Forum - Président
05 octobre 2020, 16h33
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Pendant la pandémie, la qualité de la résilience, ou la capacité à prospérer dans des circonstances difficiles, est devenue un must et le nouveau mot à la mode où que ce soit! Sans grande surprise. Pour ceux qui ont eu la chance de se retrouver dans des industries «naturellement» résistantes à la pandémie, la crise a été non seulement plus supportable, mais a même été source d’opportunités rentables à un moment où le plus grand nombre était en détresse. Trois secteurs en particulier vont prospérer (dans l’ensemble) dans l’ère post-pandémique: la Big Tech, la santé et le bien-être. Dans d’autres secteurs durement touchés par la crise, c’est la résilience qui fera la différence entre rebondir après le choc exogène soudain de la Covid-19 ou y succomber. [...]Dans l’ensemble, la Big Tech a été l’industrie résistante par excellence, car elle est le principal bénéficiaire de cette période de changement radical. Pendant la pandémie, les entreprises et leurs clients ont été contraints de passer au numérique, d’accélérer les plans en ligne, d’adopter de nouveaux outils de mise en réseau et de commencer à travailler à domicile. La technologie est devenue une nécessité absolue, même pour les clients d’ordinaire réticents. C’est pourquoi la valeur marchande combinée des principales entreprises technologiques a atteint record après record pendant les périodes de confinement, dépassant même les niveaux antérieurs à l’épidémie. [...]La résilience, comme toute bonne pratique, commence chez soi. Ainsi, nous pouvons raisonnablement supposer que, dans l’ère post-pandémique, nous prendrons tous ensemble davantage conscience de l’importance de notre propre résilience physique et mentale. Le désir, motivé par un besoin plus grand, de se sentir bien physiquement et mentalement et la nécessité de renforcer notre système immunitaire signifient que le bien-être et les secteurs de l’industrie du bien-être en mesure de nous aider à y parvenir sortiront gagnants. [...]Comme pour toute autre industrie, le numérique jouera un rôle important dans l’élaboration de l’avenir du bien-être. L’association de l’IA, de l’IoT et des capteurs et technologies portables permettra d’obtenir de nouvelles informations sur le bien-être personnel. Ils surveilleront comment nous allons, comment nous nous sentons, et effaceront progressivement les frontières entre les systèmes de santé publique et les systèmes de création de santé personnalisés – une distinction qui finira par disparaître. Des flux de données dans de nombreux domaines distincts, allant de notre environnement à nos situations personnelles, nous permettront de mieux contrôler notre santé et bien-être. [...][D’autres] industries ont été confrontées à une série de défis particuliers posés par la crise pandémique [illustrant] la nature diverse de la résilience. Dans le secteur bancaire, il s’agit de se préparer à la transformation numérique. Dans le domaine de l’assurance, il s’agit de se préparer aux litiges à venir. Dans le secteur automobile, il s’agit de se préparer au raccourcissement à venir des chaînes d’approvisionnement. Dans le secteur de l’électricité, il s’agit de se préparer à la transition énergétique inévitable. [...]En raison de la nature de leur activité lorsqu’une crise économique se produit, les banques ont tendance à se retrouver à l’épicentre de la tempête. Avec la Covid-19, le risque a doublé en intensité. Tout d’abord, les banques doivent se préparer à l’éventualité que la crise de liquidité des consommateurs se transforme en une crise majeure de solvabilité des entreprises, auquel cas leur résilience sera sévèrement mise à l’épreuve. Deuxièmement, elles doivent s’adapter à la façon dont la pandémie remet en question les habitudes bancaires traditionnelles, une forme différente de résilience qui nécessite des capacités d’adaptation supplémentaires. Le premier risque appartient à la catégorie des risques financiers «traditionnels»; les banques ont eu des années pour s’y préparer. Il est traité par le biais de réserves de capital et de liquidités qui doivent être suffisamment robustes pour résister à un choc majeur. Dans le cas de la crise de Covid-19, le test de la résilience se fera lorsque le volume de prêts non productifs commencera à augmenter.La situation est tout à fait différente pour la seconde catégorie de risques. Presque du jour au lendemain, les banques de détail, commerciales et d’investissement ont été confrontées à une situation (souvent) inattendue de transition en ligne. [...] [Celles] qui ont pris du retard et ont raté le train numérique à grande vitesse auront beaucoup de mal à s’adapter et à survivre.Dans le secteur de l’assurance, de nombreuses demandes d’indemnisation liées à la Covid-19 ont été faites au titre de divers types d’assurance commerciale et habitation, qui comprennent les biens commerciaux et les pertes d’exploitation, les voyages, la vie, la santé et la responsabilité (comme l’indemnisation des travailleurs et la responsabilité civile liée aux pratiques d’emploi). La pandémie représente un risque particulier pour le secteur de l’assurance car son existence et son fonctionnement reposent sur le principe de la diversification des risques, qui a été effectivement supprimé lorsque les gouvernements ont décidé d’imposer un confinement. Pour cette raison, des centaines de milliers d’entreprises dans le monde n’ont pas pu déposer de demande d’indemnisation et sont confrontées soit à des mois (voire des années) de litige, soit à la ruine. En mai 2020, le secteur de l’assurance a estimé que la pandémie pourrait coûter plus de 200 milliards de dollars, ce qui en fait l’un des événements les plus coûteux de l’histoire du secteur de l’assurance (le coût augmentera si les confinements se prolongent au-delà de la période considérée au moment de la prévision).


Les autres extraits du livre:

Profiter de cette occasion sans précédent pour réimaginer notre monde

Une croissance meilleure plutôt que la décroissance

Santé et économie, la difficile conciliation de ces deux impératifs