La semaine passée fut une célébration vibrante de l’entrepreneuriat. Je l’ai commencée par mon témoignage lors d’une conférence à l’Université de Genève, où j’ai déconstruit avec passion les mythes entourant l’entrepreneuriat face à un auditoire d’étudiants curieux et engagés. Cette semaine est celle de l’enfance, un thème qui semble éloigné de l’entrepreneuriat, mais je vous assure, le lien est profond: il s’agit de l’impact que nous choisissons d’avoir sur notre monde.
Entreprendre, c’est se lever chaque matin avec des attentes – celles de nos clients, de nos équipes, de nos partenaires. Et puis, il y a ces petites faveurs, ces demandes anodines qui, accumulées, grignotent notre énergie entrepreneuriale. On nous sollicite pour un conseil, une mise en relation, une visibilité sur les réseaux sociaux… Autant de petites graines qui, si on n’y prend garde, peuvent nous épuiser.
«Il faut donner pour recevoir», une maxime qui résonne avec force dans le cœur d’un entrepreneur. Et c’est vrai, dans notre ADN, rendre service est presque une seconde nature. Mais nous faisons face à un paradoxe: la générosité de l’esprit doit rencontrer la rigueur de la gestion d’entreprise. Il est crucial de prendre le temps de réfléchir à notre modèle économique, à notre stratégie commerciale, sans oublier notre stratégie sociale. Quelles causes méritent notre temps, notre énergie, notre argent?
Je ne suis pas censée faire de la publicité dans ces colonnes, mais laissez-moi vous parler de deux associations que j’aide bénévolement. Celle que j’ai créée, Hire Me I’m Fabulous, et celle que j’ai rejointe en tant que vice-présidente: Tous unis pour l’enfance, qui est très active cette semaine à travers la Suisse romande.
Je peux vous dire que ces engagements sont une mine d’enrichissement personnel et professionnel. S’engager dans des causes qui nous tiennent à cœur apporte une satisfaction inestimable, elle ouvre également la porte à l’acquisition de nouvelles compétences et forge des amitiés solides avec des personnes de tous horizons, avant tout unies par des valeurs communes.
Beaucoup réduisent l’esprit d’entrepreneur à la création d’une entreprise et à la quête de profit
Nathalie Brodard
On loue souvent le leadership inspirant et authentique, je peux vous garantir que le bénévolat est un terrain d’apprentissage sans pareil pour cela. Il nous enseigne à diriger sans la rigidité et la structure de la hiérarchie traditionnelle, à influencer par l’exemplarité, la passion. Quel meilleur apprentissage du management que celui où votre influence se mesure non en autorité, mais en crédibilité et en capacité à inspirer? Est-ce qu’il y a meilleure école?
Il y a souvent une mécompréhension courante à propos de l’esprit d’entrepreneur. Beaucoup le réduisent à la création d’une entreprise et à la quête de profit. C’est évidemment les deux, mais c’est bien plus: c’est la création de valeur au sens large. Au cœur on y retrouve l’entrepreneuriat social, qui ambitionne de construire un avenir durable par des opportunités sociales, durables et économiques.
Si cette semaine je vous invite à la réflexion, je vous encourage également à penser la manière dont chacun d’entre nous peut apporter sa pierre à l’édifice d’un monde meilleur. Chacun avec ses compétences uniques, ses talents et ses moyens. Les meilleurs entrepreneurs ne sont-ils pas ceux qui, par leur créativité et leur humanité, savent laisser une marque indélébile sur la société?
A bientôt.