Le monde politique débat à nouveau du développement des voies de transport entre Lausanne et Genève. Tant mieux! Notre région constitue le deuxième poumon économique de Suisse et les besoins actuels et futurs en termes de mobilité sont très importants.
Le tronçon de l’A1 entre Lausanne et Genève est chroniquement surchargé. La capacité ferroviaire également; 65.000 personnes l’empruntent chaque jour et elles devraient être 100.000 en 2030. Tout ceci reflète le dynamisme économique de l’arc lémanique et nous pouvons en être fiers.
Les solutions à l’étude sont classiques. Il s’agit de construire une troisième voie autoroutière et ferroviaire sur l’ensemble du tronçon. Et les oppositions sont forcément multiples. Le dernier projet en date de troisième voie sur l’A1 entre Nyon et Le Vengeron relance les tensions. Nous restons dans un débat stérile d’incompréhension entre militants du climat et partisans de l’extension des autoroutes.
Nous constatons un manque considérable de vision et d’audace politique sur les sujets de mobilité et tout autant en matière de production énergétique et de réforme de notre système de prévoyance, mais ce sont d’autres questions… La réflexion en dehors des sentiers battus, ce fameux «out of the box thinking» est trop souvent absent du monde politique, alors que ce mode de pensée devrait pourtant être l’ADN du bon politicien qui doit innover et favoriser la liberté d’entreprendre.
Le développement de la voiture autonome de niveau 5 (automatisation complète) semble peu considéré dans la planification faite par nos autorités.
Luc Oesch
Nous avons eu pourtant dans le passé de véritables visionnaires qui ont construit à l’époque nos barrages, nos tunnels ou encore nos ouvrages ferroviaires. Aujourd’hui, les principaux projets d’infrastructure sont bloqués, l’agrandissement de la gare CFF de Lausanne est à l’arrêt et la vitesse commerciale des trains ralentit encore en Suisse romande là où d’autres pays ont instauré des liaisons hyperrapides à plus de 500 km/h, en Chine et au Japon par exemple.
Revenons à la liaison Lausanne-Genève. Nous avons déjà une voie de transport à disposition, qui ne nécessite aucun investissement en termes d’infrastructure: le lac Léman. Les possibilités technologiques actuelles et futures permettent de développer par exemple le transport par bateau rapide avec des temps de trajets encore inférieurs au train et à la voiture. Une société suisse développe d’ailleurs des bateaux volants à foils rapides et sans émission de CO2 en réduisant considérablement la consommation d’énergie ainsi que les vagues induites.
Il est également frappant de constater que le développement de la voiture autonome de niveau 5 (automatisation complète) semble peu considéré dans la planification faite par nos autorités. Même s’il reste des défis techniques, réglementaires et sociaux à surmonter avant d’atteindre une adoption généralisée, les progrès continus dans le domaine nous rapprochent chaque jour un peu plus de cette réalité. On rappellera qu’un tel niveau d’automatisation permettrait d’améliorer considérablement le flux du trafic à des vitesses élevées, permettant une bien meilleure optimisation et occupation des infrastructures routières actuelles.