Depuis quelques années, nous avons la chance de vivre la 4e révolution industrielle, qui se caractérise par l’omniprésence de l’intelligence artificielle, la robotique, la blockchain, la réalité augmentée et la réalité virtuelle, du big data, de l’internet des objets (IoT) et du cloud. Les innombrables applications pratiques de ces nouvelles technologies touchent tous les domaines d’activité et permettent par exemple d’améliorer l’expérience client, les prédictions des tendances de marchés ou la stratégie d’une équipe sportive, de prévenir de manière ciblée des maladies, de travailler ou voter à distance. La liste est infinie.
L’utilisation de plus en plus intensive des nouvelles technologies dans nos entreprises suscite hélas beaucoup d’inquiétude et de craintes sur le plan politique, en raison du risque de destruction massive des emplois. Même les professions les mieux qualifiées (les comptables, les avocats et les médecins) ne seraient pas épargnées, car le travail effectué par ces professionnels pourra être en partie remplacé dans le futur par des machines dotées d’intelligence artificielle qui sont déjà capables de faire des analyses financières, de rédiger des contrats juridiques ou encore de diagnostiquer des maladies avec une précision parfois supérieure à celle des humains.
Pourtant, combien d’emplois sont générés par les nouvelles technologies? Un coup d’œil dans notre rétroviseur s’impose en revenant sur les trois premières révolutions industrielles.
La première a débuté au XVIIIe siècle avec l’invention de la machine à vapeur. Elle a transformé l’agriculture, l’industrie textile et la production d’énergie. La deuxième a commencé à la fin du XIXe siècle avec l’invention de l’électricité et du moteur à combustion. Elle a entraîné une augmentation de la production et une croissance économique sans précédent. La troisième a commencé dans les années 1960 avec l’introduction de l’informatique et de l’automatisation industrielle. Cette révolution a permis une production plus flexible, une amélioration de la qualité des produits et une augmentation de la productivité. Chaque révolution a apporté des innovations qui ont permis de transformer la manière dont les entreprises opèrent, améliorer notre qualité de vie et l’expérience démontre qu’elles ont créé de très nombreux emplois.
L’être humain restera toujours indispensable
Luc Oesch
Alors, pourquoi craindre le pire maintenant? Notre pays n’a jamais été aussi numérisé, le taux de chômage est au plus bas avec trois fois plus de places vacantes que de demandeurs d’emploi.
Le défi pour tous consiste à se former en permanence et se reconvertir en fonction des nouvelles exigences du marché, grâce à des programmes de formation ciblés. Il faut apprendre à maîtriser les technologies qui bouleversent le monde économique en profondeur avec des innovations de rupture. Celles-ci ont le potentiel de transformer la manière dont nous travaillons et interagissons et nous permettront de relever les défis majeurs de notre société et d’assurer une meilleure répartition des ressources, à condition de les mettre à profit correctement.
Voyons ainsi cette 4e révolution comme une opportunité pour l’emploi, les défis sociaux et climatiques, la compétitivité et la croissance économique de la Suisse, qui devra bien entendu s’accompagner d’une réflexion de fond, afin de s’assurer que l’on œuvre de manière durable pour notre planète. L’être humain restera ainsi toujours indispensable.