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Aujourd’hui, toutes les voies mènent au train de retard

Chroniquement saturé, le tronçon Lausanne-Genève mérite donc une nouvelle ligne ferroviaire. Par Philippe Miauton

«Tandis que l’on accélérait les cadences entre Berne et Zurich, la Suisse romande a regardé les trains de budget passer.»
KEYSTONE
«Tandis que l’on accélérait les cadences entre Berne et Zurich, la Suisse romande a regardé les trains de budget passer.»
Philippe Miauton
Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI) - Directeur
26 octobre 2023, 19h00
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Pourquoi pas nous, serait-on tenté de se demander? L’Arc lémanique, second poumon économique du pays vanté pour son dynamisme, ses fleurons économiques, son Ecole polytechnique fédérale, sa démographie… Et pourtant, point noir sur la carte CFF. Un trou à Tolochenaz et c’est tout le réseau qui capote. Lausanne-Genève est l’un des seuls axes notoires de Suisse où, au moindre pépin, aucune alternative ou voie de redondance n’existe.

Chroniquement saturé, ce tronçon mérite donc une nouvelle ligne ferroviaire. De manière inédite, les Chambres de commerce de Vaud et Genève, ainsi que les organisations patronales, se mobilisent pour la réalisation d’une nouvelle ligne ferroviaire entre Genève et Lausanne. Et en site propre, voire a minima, en construisant plusieurs tronçons enterrés.

Après le psychodrame de la gare de Lausanne, qui n’est toujours pas résolu d’ailleurs, notre région mérite un peu d’ambition. Ne serait-ce que pour les 340.000 habitants supplémentaires de la Métropole lémanique prévus à horizon 2050. Et tous les moyens sont nécessaires. Il serait faux d’attendre la réalisation de la nouvelle gare de Lausanne et, ainsi, louper plusieurs wagons d’investissements fédéraux dans les transports publics. Certains diront que les Chambres ont déjà voté «généreusement» un tunnel ferroviaire entre Morges et Perroy. C’est bien, mais un souci à Versoix ou à Rolle et le bouchon est assuré. Il faut donc voir plus loin.

Nos cantons ont souvent péché par naïveté, mais aussi par manque de lobbyisme.

Philippe Miauton

Nos cantons ont souvent péché par naïveté, mais aussi par manque de lobbyisme. Tandis que la gare de Zurich se développait, que les troisièmes voies fleurissaient, que l’on accélérait les cadences entre Berne et Zurich, la Suisse romande a regardé les trains de budget passer. Il en va de même pour les infrastructures routières. Routes et rails ne s’opposent pourtant pas et sont complémentaires. Ne serait-ce parce que leurs fonds de financement sont indépendants les uns des autres. Il faut penser grand si l’on souhaite qu’une mobilité fluide accompagne l’économie et celle, grandissante, de tout un bassin de population, dont on oublie souvent que la voiture constitue le seul moyen de transport avant d’arriver dans une gare.

L’Arc lémanique et, a fortiori, la Suisse romande n’ont pas à être les parents pauvres des transports suisses. Mais pour changer cet état de fait, il faut s’affirmer. Les forces doivent s’unir, politiques et économiques, et parler d’une seule voix, pour une voie supplémentaire.