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Réglementation: quatre candidats genevois au Conseil des Etats donnent leur avis

Céline Amaudruz, Lisa Mazzone, Mauro Poggia et Carlo Sommaruga abordent le poids croissant des réglementations sur les entreprises. (5/5)

«L’Agefi» a interrogé les quatre candidats ayant obtenu les meilleurs résultats au premier tour sur des thèmes économiques qui comptent pour les entreprises.
«L’Agefi» a interrogé les quatre candidats ayant obtenu les meilleurs résultats au premier tour sur des thèmes économiques qui comptent pour les entreprises.
03 novembre 2023, 7h00
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Cela fait seize ans que la gauche règne sur les deux sièges genevois à la Chambre haute fédérale. Mais lors du premier tour de l’élection au Conseil des Etats en octobre dernier, Mauro Poggia, ancien conseiller d’Etat sous la bannière du Mouvement citoyens genevois (MCG), a devancé le duo rose-vert formé de Carlo Sommaruga et de Lisa Mazzone qui, tous deux, se représentent à leur propre succession.

Ainsi, le 12 novembre, lors du deuxième tour, les cartes pourraient être redistribuées. D’autant que la droite s’est regroupée au sein d’une alliance pour soutenir le candidat du MCG ainsi que l’UDC Céline Amaudruz. Le résultat paraît ouvert. Cette alliance MCG-UDC n’est cependant pas du goût de tous: certaines voix du Centre, comme son ancienne présidente Béatrice Hirsch au nom des femmes de ce parti, se sont ouvertement désolidarisées en affirmant qu’elles ne voteront pas pour Céline Amaudruz. Du côté de la gauche, l’unité est de mise, avec le maintien de son ticket rose-vert du premier tour.

Reste maintenant à savoir où se reporteront, entre autres, les votes du Centre et ceux des Verts’libéraux qui n’ont pas donné de consigne de vote.

Face à ce scrutin inédit, L’Agefi a interrogé les quatre candidats ayant obtenu les meilleurs résultats au premier tour sur des thèmes économiques qui comptent pour les entreprises.

Cinquième épisode: le poids croissant de la réglementation sur les entreprises.

Comment limiter le poids bureaucratique que les entreprises disent ressentir à force de réglementations de plus en plus nombreuses, notamment décidées par le Parlement?

Réglementation: quatre candidats genevois au Conseil des Etats donnent leur avis

Céline Amaudruz: Ma conviction, c’est qu’à chaque nouvelle contrainte administrative, il faut en enlever une. Nos entreprises doivent innover et se concentrer sur leur activité première, qui n’est certainement pas la bureaucratie! Moins d’Etat, c’est plus d’entreprises, plus de création de valeur et donc plus d’emplois.

J’ai échangé avec de nombreuses PME pour qui engager un apprenti est la croix et la bannière administrativement. Conséquence, elles ne sont pas rares à y renoncer. C’est une absurdité. D’autant que la formation via un apprentissage est une force de notre pays, enviée par nos voisins.

Réglementation: quatre candidats genevois au Conseil des Etats donnent leur avis

Lisa Mazzone: Depuis 175 ans, la droite bourgeoise est majoritaire, mais réduire la bureaucratie est un enjeu qui se cache dans les détails d’application [des lois]. Le passage à l’administration numérique est à ce titre prioritaire. Il y a du retard dans ce domaine. Au Parlement, nous avons tout de même travaillé pour un allégement des procédures. Cependant, nous ne pouvons pas toutes les supprimer. L’application des lois exige parfois certains actes administratifs, mais la Suisse reste très compétitive au niveau international.

Réglementation: quatre candidats genevois au Conseil des Etats donnent leur avis

Mauro Poggia: Le problème est que certaines administrations sont elles-mêmes imprégnées par cette bureaucratie: c’est une source de légitimité de leur existence. Pour inverser la tendance, il faudrait faire percoler une vision différente du travail de l’Etat. Je précise que le but n’est pas de faire maigrir les effectifs de l’Etat du jour au lendemain, mais par exemple d’instaurer davantage de guichets uniques pour certaines démarches.

Quant au Parlement, afin de prévenir les éventuels abus, il a tendance à rajouter trop de couches de réglementation.

Réglementation: quatre candidats genevois au Conseil des Etats donnent leur avis

Carlo Sommaruga: J’entends effectivement des artisans et des chefs d’entreprise qui s’en plaignent. Afin d’alléger les poids des nouvelles réglementations, le Parlement a voté lors de la dernière session une loi sur l’allégement des coûts de la réglementation pour les entreprises et frein à la réglementation (LACRE). Elle vise à ce que le Conseil fédéral examine quels seront les coûts de chaque nouvelle loi pour les entreprises. Ce mécanisme devrait aider à piloter le travail législatif vers moins de bureaucratie.

Réglementation: quatre candidats genevois au Conseil des Etats donnent leur avis

>> Retrouvez les autres thèmes sur lesquels les candidats ont donné leur avis ci-dessous