Les cantons qui présentent une situation sanitaire favorable ne pourront plus laisser leurs restaurants, fitness et musées ouverts. Tel en a décidé le gouvernement mercredi. «Ce régime spécial concerne trois cantons», a précisé Virginie Masserey, cheffe de la section contrôle de l’infection auprès de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), en conférence de presse.
En Suisse romande, il s’agit de Berne et de Fribourg. Si Fribourg a décidé de fermer ses restaurants fin décembre, Berne les a maintenus ouverts jusqu’à présent. Il devra les fermer au plus tard samedi. Le ministre de la Santé, Alain Berset, a justifié la fin de ce dispositif d’exception par le besoin de disposer d’une situation homogène sur l’ensemble du territoire notamment pour combattre le tourisme d’achat et gastronomique entre cantons.
#DécisionCF #CoronaInfoCH Le Conseil fédéral propose de prolonger les mesures de lutte contre le coronavirus et arrête des règles valables pour toute la Suisse. Il prépare en outre des mesures plus restrictives pour le cas où elles s’avéreraient nécessaires.
— André Simonazzi (@BR_Sprecher) January 6, 2021
Le gouvernement souhaite aussi prolonger les fermetures des restaurants, des établissements culturels, sportifs et de loisirs jusqu’à fin février contre le 22 janvier à l’heure actuelle. Il prendra une décision définitive à ce propos mercredi prochain après avoir consulté les cantons et les partenaires sociaux.
Le même jour, les sept Sages reverront leur plan de soutien à l’économie en le prolongeant et en y apportant des adaptations. Conscient de la dureté des fermetures pour les acteurs concernés, le conseiller fédéral a reconnu que la gastronomie payait un lourd tribu. Il a promis des mesures de soutien aux branches concernées pour s’adapter à cette prolongation.
«Un désastre»
Cette promesse ne rassure pas Gastrosuisse qui qualifie les décisions prises par les autorités de «désastreuses». «Sans compensation financière immédiate, la branche va périr», s’alarme l’organisation patronale dans un communiqué. Selon elle, des milliers d'entreprises sont menacées de fermeture définitive. Conséquence : des dizaines de milliers d'emplois se trouvent en danger.
«Le Conseil fédéral ne doit pas se cacher derrière le fédéralisme ou la situation spéciale. Il doit payer pour les dommages», déclare Casimir Platzer, le président de l’association faîtière.
Possible semi-confinement
La Confédération désire aussi consulter les cantons sur d’autres restrictions possibles dans sa lutte contre le Covid-19. Mercredi, elle a présenté un catalogue de mesures comme, par exemple, l’obligation de travailler à domicile pour les entreprises qui le peuvent. Les autorités vaudoises ont déjà instauré cette règle.
Figurent aussi de nouvelles dispositions pour mieux protéger les personnes à risque et sécuriser les lieux de travail. La fermeture des magasins non essentiels est également envisagée. Sans oublier des restrictions supplémentaires concernant les rassemblements publics et privés. Aujourd’hui, le seuil est fixé à dix personnes pour les rencontres privées à l’échelon fédéral, certains cantons fixant ce seuil à cinq. Les rassemblements extérieurs sont limités à quinze individus, toujours à l’échelle fédérale. «Passer à cinq dans l’espace privé et public représente une option», indique Virginie Masserey.
D’ici une semaine, les cantons devront enfin examiner dans leur réponse à la consultation quelles mesures pourraient être prises dans les écoles obligatoires si la situation pandémique venait à s’empirer sensiblement.
«Trop peu de tests»
Interrogé sur le bien-fondé de cette consultation, Alain Berset a répondu que le Conseil fédéral ne pouvait pas prendre de mesures sans concertation avec les cantons. «Même en situation extraordinaire, nous ferions cette consultation. Cela fait partie de notre culture politique. Agir plus rapidement s’avère difficile. Nous sommes toutefois en train de renforcer les mesures», a-t-il justifié. Et d’ajouter: « Si vous voulez appeler cela du demi-courage, c’est possible. Nous essayons de faire au mieux. Chaque jour apporte son lot de problèmes. Nous voulons minimiser les dégâts pour l’ensemble de la société. Il s’agit d’un équilibre très fin.»
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— BAG – OFSP – UFSP (@BAG_OFSP_UFSP) January 6, 2021
06.01. Actuellement, 470'789 cas ont été testés positifs en laboratoire, soit 4'808 de plus qu'hier. Tests annoncés: 31'709 au cours des dernières 24 heures. https://t.co/cTdk8Jxv9d pic.twitter.com/P0oi3al8wM
La propagation du coronavirus reste stable à un très haut niveau, alors que le nombre de tests chute, selon les autorités. Le ministre de la Santé a d’ailleurs appelé les personnes symptomatiques à se faire tester. «Nous testons trop peu», a-t-il estimé.
Stupéfaction au sujet des vaccins
En conférence de presse, le Fribourgeois est aussi revenu sur la question des vaccins. Il s’est dit stupéfait à propos des discussions sur la lenteur de la Suisse. «Nous avons informé les cantons en novembre en leur disant qu’il fallait être prêt en janvier», précise-t-il.
La Suisse disposera au total de 15,8 millions de doses ce qui permettra de vacciner tous les adultes. «C’est un défi logistique. Quelque 230.000 personnes vont être vaccinées rapidement, soit 2,7% de la population. Nous sommes bien placés sur le plan international», conclut le responsable du Département fédéral de l’intérieur.