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Le PIB suisse a progressé de 1,8% au deuxième trimestre

Portée par la reprise de la consommation, l'économie suisse a fortement rebondi au deuxième trimestre.

Les économistes interrogés par AWP ont visé juste, tablant sur une évolution trimestrielle comprise entre +1,5% et +2,2% d'avril à juin.
Keystone
Les économistes interrogés par AWP ont visé juste, tablant sur une évolution trimestrielle comprise entre +1,5% et +2,2% d'avril à juin.
02 septembre 2021, 14h00
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Le produit intérieur brut (PIB) helvétique a retrouvé de l'élan au 2e trimestre, porté par la reprise de la consommation suite à l'assouplissement des restrictions décidées l'hiver dernier face au coronavirus. Il se rapproche des niveaux d'avant-crise.

Le PIB a progressé de 1,8% sur un trimestre, a indiqué le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) dans son rapport périodique jeudi, après avoir enregistré un recul de 0,4% sur les trois premiers mois de l'année et de 0,1% fin 2020. Corrigée des événements sportifs, la création de richesse a avancé de 1,6%.

La croissance a même bondi de 7,7% par rapport à la même période il y a un an, quand le pays était en semi-confinement. Comparé à l'avant-crise, soit le 4e trimestre 2019, cet indicateur affiche un recul de seulement 0,5%.

Les économistes interrogés par AWP ont visé juste, tablant sur une évolution trimestrielle comprise entre +1,5% et +2,2% d'avril à juin. Ils ont en revanche été trop optimistes sur un an, prévoyant une progression entre 8,5% et 9,1%.

Bond des dépenses privées

La reprise de la consommation a été marquée (+4,1%), de même que celle de l'industrie (+0,9%), qui a toutefois été moins vigoureuse qu'au cours des trimestres précédents. La dynamique s'y est normalisée après le solide effet de rattrapage qu'a connu ce secteur. De plus, le ralentissement de la croissance de l'industrie mondiale et du commerce mondial ont freiné certaines branches.

Les secteurs de l'hôtellerie-restauration ainsi que des loisirs ont connu une envolée autour de 50%, mais la création de valeur reste encore bien en deçà du niveau d'avant la crise.

La croissance du commerce (+4,8%) a été "significative après la réouverture des magasins stationnaires", selon le communiqué. Tant le segment non alimentaire que le commerce de gros y ont contribué. Les transports et communications se sont aussi développés (+1,9%), à la faveur d'un retour de la mobilité de la population.

Les services aux entreprises ont à nouveau progressé (+1,1%), sauf les services financiers qui ont affiché une baisse de la création de valeur de 0,7%.

La consommation publique a bondi de 5,5%, en raison des dépenses extraordinaires pour faire face à la pandémie. Enfin, les investissements en biens d'équipement ont aussi progressé après un trimestre précédent négatif. La demande intérieure a été forte et s'est accompagnée d'une légère croissance des importations (+0,5%).

Les investissements dans la construction ont, eux, stagné, le secteur ayant reculé de 0,3%.

Pour l'année en cours, le Seco envisage une croissance du PIB de 3,6%, quand l'institut BAK Economics s'attend à un rebond de 3,7% et le KOF de 4,0%.

Mieux qu'ailleurs en Europe

Après la deuxième réouverture vient le deuxième rattrapage, résume Raiffeisen dans un commentaire, en particulier dans le commerce de détail stationnaire, la restauration et les loisirs. "Jusqu'ici tout va bien", mais la reprise fulgurante s'est essoufflée en milieu d'année.

Le sursaut a ralenti plus rapidement que dans les pays européens voisins ou qu'aux Etats-Unis, où le plan de relance participe à la dynamique. Le retour du tourisme d'achat, les vacances à l'étranger pèsent, sans oublier les difficultés d'approvisionnement dans l'industrie, faisant dire à l'analyste qu'il n'y aura pas de nouveau rebond de la conjoncture d'ici la fin de l'année.

Credit Suisse estime de son côté que la reprise devrait durer, mais que pour certains secteurs, le chemin vers la normalité reste long, comme le tourisme international ou les grands événements.

Chez J. Safra Sarasin, Karsten Junius pense qu'il se passe en Suisse ce qui se déroule ailleurs: la demande croît plus fortement que l'offre, que ce soit dans la consommation privée mais aussi dans la production. L'analyste salue le fait que la création de richesse atteigne 99,5% du niveau d'avant-crise.

Cet écart est encore plus important dans les principales économies européennes, note enfin Marc Brütsch de Swiss Life. (AWP)