WEF23: le président ukrainien dénonce les hésitations des Occidentaux

Les élites mondiales se retrouvent sous la neige à Davos pour la première fois depuis la pandémie de Covid-19. Retrouvez les principales informations de cette seconde journée du Forum économique mondial sur ce fil en continu.

La guerre est aujourd'hui au centre des débats avec un discours par vidéo du président ukrainien Volodymyr Zelensky, et une conférence de presse avec le chef de la diplomatie suisse Ignazio Cassis.

Merci d'avoir suivi notre fil en continu. A demain pour la troisième journée. 

Président Zelensky: une minute de silence «pour honorer tellement de personnes»

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé aux participants du WEF une minute de silence après le crash qui a tué le ministre de l'Intérieur de son pays. «Une minute pour honorer tellement de personnes», a-t-il dit. Denys Monastyrsky a été tué mercredi près de Kiev dans le crash de son hélicoptère qui a fait au moins 14 morts dont un enfant d'une école maternelle. Le ministre se rendait sur la ligne de front en pleine guerre avec la Russie.

S'exprimant par vidéo, alors que sa femme Olena Zelenska se trouvait dans la salle à Davos, Volodymyr Zelensky a à nouveau dénoncé la lenteur de la réaction des Occidentaux. Ces hésitations «sont utilisées par l'Etat terroriste pour tuer», a-t-il insisté, en référence à la Russie.

Il a appelé à appeler à aller «plus vite» dans la livraison d'armements que la possibilité pour la Russie de mener d'autres assauts dévastateurs.

Le maire de Kiev confiant

Le maire de Kiev Vitali Klitschko est optimiste quant à de potentielles annonces de livraisons d'armes à l'occasion de la réunion des alliés occidentaux de l'Ukraine vendredi à Ramstein, en Allemagne.

«Observons ce qui se passera dans deux jours», a-t-il déclaré en marge du WEF. «J'espère que [la réunion de Ramstein] sera très positive pour l'Ukraine. Officieusement, j'ai des signaux très bons et positifs.» Selon lui, «les soldats ukrainiens sont très motivés, mais la motivation n'est pas suffisante. Nous avons besoin d'armes modernes pour défendre notre sol.»

L'Allemagne sous pression

Le chancelier allemand Olaf Scholz a promis que l'aide militaire à Kiev avec les partenaires de son pays allait se poursuivre. Selon lui, «la Russie a déjà échoué» dans sa guerre en Ukraine.

L'Allemagne est actuellement sous pression. Les présidents de plusieurs pays voisins de l'Ukraine demandent à Davos un effort pour la livraison d'armement. Une réunion de ministres de la Défense sur le soutien militaire occidental à l'Ukraine est prévue vendredi à Ramstein en Allemagne. Avant son discours, Olaf Scholz a brièvement discuté avec le président de la Confédération Alain Berset.

«Pour rester compétitif, nous devons rendre la législation d'aide des Etats plus flexible et plus agile, comme l'a mentionné hier la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen», a ajouté Olaf Scholz. «Nous devons faire en sorte que la coopération soit une réalité. Ce monde doit être multilatéral. Et il s'agit bien là de politique». 

Opportunités d'investissement pour Pfizer

Le patron du géant pharmaceutique américain Pfizer, Albert Bourla, a évoqué des opportunités d'investissement pour les grands laboratoires afin de pallier aux difficultés de financement que commencent à connaître les plus petites sociétés des biotechnologies. «Les plus petites entreprises sont complètement dépendantes des marchés financiers», contrairement à de grands groupes comme Pfizer qui ont les moyens de s'autofinancer. «Pour opérer dans les quelques prochains mois, ils ont besoin que quelqu'un les soutienne financièrement. Et il y en a 5000 aux Etats-Unis», a-t-il déclaré en marge du WEF. (ATS)

La Suisse appliquerait un impôt minimal même sans les Etats-Unis

Karin Keller-Sutter a commenté la mise en œuvre de la réforme fiscale de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). C’est un «défi», a-t-elle soufflé, d’autant que les Américains se préparent à leur faire «their way», a-t-elle ajouté, en anglais. Le peuple suisse votera en juin sur la réforme de l’OCDE. En cas de oui, «la Suisse l’appliquera, même si les Etats-Unis le font à leur manière», a-t-elle indiqué. Les détails dans notre article.

Trois conseils pour attirer les talents dans les technologies 

Suite à la récente sanction boursière du secteur des technologies, le CEO de Microsoft, Satya Nadella espère voir l'industrie atteindre un nouveau cycle et contribuer bientôt à nouveau à la croissance mondiale. 

Pour attirer de nouveaux talents dans le secteur des technologies, Satya Nadella a livré trois conseils aux chefs d'entreprises

1. Quittez la paranoïa de la productivité. «Aujourd’hui, tout le monde se sent en burn-out, alors que les managers ont tous l’impression que leur équipe n’est pas productive», a plaisanté Satya Nadella. Pour cela, il conseille d’arrêter d’être dogmatique sur la façon d’arriver à son but «mais plutôt de se concentrer sur ce but, peu importe le chemin que chacun prend pour y arriver».

2. «Investissez dans vos soft skills. Apprenez par exemple à organiser des réunions comme si c’était des événements, en les promouvant avec énergie et non en vous y présentant non préparé». Peu importe les avantages que vous offrez, les employés choisissent les entreprises par rapport à leur leader.

3. Misez sur la formation. Pour Satya Nadella, les employés ne restent et ne sont loyaux que si on investit en eux, en leur donnant des opportunités de progresser. «Donnez-leur une raison de rester», a-t-il insisté. 

A noter que le groupe Microsoft a annoncé ce mercredi licencier environ 10.000 employés d'ici fin mars, soit un peu moins de 5% de ses effectifs. Vers l'article

Le CEO a également évoqué le rôle de la technologie dans la transition énergétique Revoir la session ici

L'avantage des CBDC

Le potentiel des cryptomonnaies des banques centrales est abordé. Le gouverneur de la Banque de réserve sud-africaine relève les commissions internationales élevées en Afrique.

Le potentiel de l'agriculture régénérative

Concernant l'agriculture régénérative, Mark Schneider à la tête de Nestlé,  souligne que les certificats issus des ces pratiques ne vaudront rien «sans une vérification de terrain» et qu'une «formule commune» doit s'imposer pour qu'autant de mètres carrés de terres cultivées équivalent à autant de crédits, pour tous.

Les 4 infos de la matinée

à retrouver ci-dessous dans notre Live

-Futur du travail: Face à la crise de l'emploi, les Etats-Unis s'intéressent au modèle de l'apprentissage.

-L'instabilité géopolitique pourrait conduire à une cyberattaque catastrophique dans les deux ans, selon une étude.

-L’Europe a besoin d’avancer sur son union bancaire. Les propos du président du conseil d'administration d'UBS.

-Les acteurs pétroliers ont relayé de grands mensonges, dénonce le Chef de l'ONU

Atouts suisses contre le carbone

Albert Rösti estime que la décarbonation en Suisse n'apportera qu'«une petite part» aux efforts. En revanche, les entreprises suisses sont bien positionnées dans la course mondiale aux technologies propres, selon lui. La décarbonation est «une question importante pour le monde entier», a affirmé le conseiller fédéral lors d'un débat en marge du WEF. Petit pays, la Suisse ne peut régler à elle seule le problème en faisant des efforts chez elle. Mais «nous pouvons avoir une large contribution en étendant les technologies suisses dans le monde entier». (ATS)

Lire aussi: Albert Rösti revêt pour la première fois le costume de conseiller fédéral face à la branche de l’électricité

Les acteurs pétroliers ont relayé «de grands mensonges», selon le Chef de l'ONU

Le monde fait face à un «ouragan» de crises, selon le secrétaire général de l'ONU. Antonio Guterres a demandé que ceux qui savaient dans les années 70 que les énergies non renouvelables étaient dommageables paient pour leur omission. Selon des révélations la semaine dernière, certains producteurs énergétiques savaient que le non renouvelable aurait un impact. Les acteurs pétroliers ont relayé «de grands mensonges», selon le secrétaire général. Ils doivent être rendus responsables. De même, l'augmentation de la production actuelle est «une insanité», s'énerve M. Guterres. Il dénonce également certains engagements «douteux» d'entreprises pour la neutralité carbone.(ATS)

Les Etats-Unis et la Chine ont un besoin «urgent»de communiquer

En marge du sommet, la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen a rencontré pour la première fois physiquement à Zurich le vice-Premier ministre chinois Liu He. «Face à des perspectives économiques mondiales compliquées, il y a un besoin urgent pour les deux plus grandes économies au monde de communiquer étroitement sur les conditions macroéconomiques et financières mondiales et d'échanger des vues sur la façon dont nous répondons à différents défis», a-t-elle dit devant les journalistes. (ATS)

«L’Europe a besoin d’avancer sur son union bancaire», souligne Colm Kelleher. Le président du conseil d'administration d'UBS questionne les fusions bancaires.

Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau pense qu'une récession sera évitée cette année. Concernant les cryptomonnaies, il estime qu'une interdiction totale est exagérée. «Nous devons réglementer»

Evolution des cybermenaces en 2023

Le WEF dévoile ses perspectives mondiales de la cybersécurité, un rapport élaboré en collaboration avec Accenture. Le caractère des cybermenaces a changé, souligne l'étude. La perturbation des activités et l'atteinte à la réputation sont désormais les deux premieres préoccupations des répondants. De plus, 91 % d'entre eux estiment qu'un cyber-événement catastrophique de grande envergure pourrait se produire au cours des deux prochaines années.

Interpellé sur l'augmentation des cybermenaces, le CEO de Microsoft conseille pour avoir une approche de confiance, «de travailler en ayant zéro confiance».

L'Arabie saoudite veut être moins dépendante du pétrole

«Nous voulons réduire notre dépendance au pétrole», affirme le ministre de l'Economie et de la Planification d'Arabie saoudite dans un entretien à l'AFP à Davos, où le royaume a envoyé cette année une délégation fournie pour plaider sa cause. Ryad cherche à ouvrir davantage son économie aux investissements dans d'autres secteurs que le pétrole, traditionnelle vache à lait du régime qui lui a permis en 2022 de dégager son premier excédent budgétaire en neuf ans grâce à la flambée des cours après l'invasion russe en Ukraine. Le pays veut poursuivre sur la lancée de la visite en décembre du président chinois Xi Jinping, au cours de laquelle ce dirigeant et le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman avaient entériné des accords sur l'hydrogène et un programme de diversification avec l'initiative chinoise des «nouvelles routes de la soie». (Federico Bragagnini/ATS)

Futur du travail: le modèle de l'apprentissage suisse 

Un premier panel s'intéresse au futur du travail. Quel impact la transition verte, les avancées technologiques, la démographie et la réorganisation des chaînes de valeur auront-elles sur les marchés de l'emploi à l'échelle mondiale au cours des cinq prochaines années? Le modèle de l'apprentissage suisse est cité par Marty Walsh, Secrétaire au Travail des États-Unis.

Concernant le futur du travail et l'impact que la transition verte aura sur le secteur, Pamela Coke-Hamilton, CEO International Trade Centre (ITC), avertit: «Un tel changement ne se fera pas sans inclusivité, alors que plus de 2000 femmes ont été biffées du marché du travail américain depuis la pandémie»

Interpellé sur le besoin de nouvelles compétences pour maîtriser les outils numériques, José María Álvarez-Pallete de Telefonica, assure que les technologies «font partie de la solution» et donne pour exemple le modèle de l'école informatique 42. Le lancement de la formation lausannoise a été couvert par «L'Agefi» .

Retour sur les citations clés du premier jour

Notre éditorial du jour

Les labels de la finance durable

Difficile de s'y retrouver parmi les différents labels qui encadrent l'investissement vert... Pourtant, la multitude de règles pour définir les investissements durables tend à se réduire, estime Suni Harford qui donne le ton pour la durablité et l’impact chez UBS. Entretien à Davos.

Quelles sont les plus grandes menaces mondiales?

Pourquoi se rendre à Davos cette année?

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