Le secteur énergétique, l’un des plus durement touchés par le Covid-19 en 2020, peut-il rattraper cette année son immense retard par rapport au marché dans son ensemble? L’an dernier, le sous-indice énergétique Bloomberg Energy Subindex (BCOMEN) a perdu environ 45%. Contre seulement 9% pour l’indice parent Bloomberg Commodity Index (BCOM).
Au niveau micro, British Petroleum (BP) est probablement le plus touché parmi les grandes capitalisations du secteur en Europe. Candidat potentiel au piège de la valeur, le titre sert néanmoins de sous-jacent au nouveau certificat bonus que Vontobel vient d’émettre à la SIX Structured Products.
Rappelons qu’en février 2020, lorsqu’il prit les commandes de l’entreprise britannique en tant que nouveau CEO, Bernard Looney dévoila d’emblée sa vision à long terme. Faire en sorte que BP devienne un émetteur neutre en carbone d’ici 2050. Ce, afin de répondre à la modification en cours de la structure de la demande énergétique. Mais ce changement de la demande au profit des énergies renouvelables et au détriment des sources fossiles, pourrait exercer une pression baissière sur les cours du secteur. Ce que reflète la chute de 50% sur l‘année écoulée (au lundi 4 janvier 2021) du titre BP, dont le Covid-19 a accéléré la transition énergétique.
Toutefois, depuis son plus bas de l’année 2020, vers fin octobre, BP a rebondi de 15% environ à 2,545 livres sterling. Le groupe a, à l’instar du marché, bénéficié de nouvelles positives sur le plan sanitaire. Ainsi que d’un rebond technique, après avoir de loin sous-performé des concurrents tels que le néerlandais Royal Dutch Shell, le français Total ou l’italien Eni.
Un autre facteur pourrait expliquer ce relatif rattrapage, ainsi que l’intérêt que peut susciter le certificat bonus sur BP. En effet, dans le but de protéger le personnel et d’ajuster l’offre à la chute de la demande consécutive aux lockdowns, le secteur éminemment globalisé des matières premières a été amené à interrompre ses opérations. Ce qui inclut une réduction drastique des dépenses d’investissement. Pour sa part, BP avait déjà annoncé en avril baisser de 25% en 2020 les dépenses prévues un an plus tôt. Les effets des baisses de production qui s’ensuivent pourraient s’accompagner de tensions sur l’offre et apporter ainsi un soutien au cours boursiers des groupes énergétiques, dont BP.

Le bonus n’est que le minimum garanti
Ce que propose le produit structuré Defender Voncert sur BP 2021 (ISIN CH0581507388) est une participation intégrale à l’évolution positive du cours de Bourse de la société par rapport au cours de référence spot de 2,692 livres sterlings. Arrivé à maturité, le certificat rembourse un minimum de 105,03% de ce prix. Soit 2,8273 livres par action. C’est le niveau bonus, correspondant à un rendement de 5%. Et ce, même si le cours de BP clôture en-dessous de 2,8273 lors du dernier jour de négociation.
Le payoff d’un certificat bonus comporte une condition. À savoir que le cours de BP ne touche pas une seule fois le niveau de protection ou barrière knock-in fixé à 85% du cours de la société à l’émission. Soit une barrière de protection fixée à 2,2882 livres. Au moment de l’émission du produit, le 15 décembre dernier, l’écart par rapport à cette barrière ou amortisseur de risque était donc de 15%. Sur cette période, BP a cédé 5%. Repli qui s’est traduit par une perte moins que proportionnelle pour le certificat bonus, celui-ci perdant 3,95% depuis l’émission, d’après les données de la plateforme de produits structurés de Vontobel (Derinet).
L’écart entre le cours spot et la barrière est désormais de 11% et non plus de 15%. Ce qui en augmente d’autant l’écart entre le cours actuel du sous-jacent et son niveau bonus, désormais de 11% environ.
Si la barrière est touchée, le produit se comportera exactement comme si l’investisseur détenait directement l’action. Il courrait le risque de voir le titre clôturer à un niveau inférieur à son prix de référence. En revanche, son gain dépasserait le niveau bonus si l’action devait clôturer à un niveau supérieur, que la barrière ait été touchée ou non. Enfin, l’investisseur doit être attentif au fait que le produit, qui arrive à échéance le 15 décembre 2021, s’échange en francs suisses, sans protection contre le risque de change lié à la devise du sous-jacent.