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Un nouveau structuré sur les banques suisses

BRC. UBS, Credit Suisse, Julius Bär et le secteur en général devraient bénéficier de ce que les taux à long terme courent désormais nettement plus vite que les taux à court terme.

Un nouveau structuré sur les banques suisses
24 novembre 2020, 21h11
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Credit Suisse a lancé hier à la SIX Structured Products (SIX) un produit structuré d’optimisation du rendement sur le secteur bancaire suisse. La Callable Barrier Reverse Convertible (BRC) sur les actions UBS, Credit Suisse et Julius Bär arrive à échéance le 24 novembre 2021. Le produit (ISIN CH0575746943) paie un coupon attractif de 10% par an, tout en offrant une marge de sécurité de 41%, soit une barrière de protection conditionnelle fixée à 59%.  Sur la base des cours observés hier à la clôture, UBS, Credit Suisse et Julius Bär doivent perdre, respectivement, 41,22%, 43,60%, et 42,76% pour que la barrière soit touchée et que le remboursement du nominal soit remis en cause. Auquel cas, il faudrait alors que les trois actions clôturent à l’échéance à un niveau au moins égal au prix d’exercice. C’est-à-dire au niveau correspondant aux cours initiaux des trois titres sous-jacents au moment où le produit a été émis. Soit 11,91 francs pour Credit Suisse, 9,77 francs pour UBS et 45,73 francs pour Julius Bär.   Scénario inflationniste La combinaison de plans de stimulation budgétaire et monétaire a fortement ravivé les anticipations d’inflation. Ainsi, la structure à terme des taux d’intérêt devrait prendre la forme d’un «bear steepener», une configuration caractérisée par une hausse des taux longs plus rapide que celle des taux courts. Alors que ce genre de scénario inflationniste pousse généralement les banques centrales à augmenter leurs taux de référence (qui sont de court terme) dans le but d’orchestrer une sorte de ré-aplatissement de la courbe des taux, peu s’attendent à voir une telle mesure se matérialiser avant longtemps.  Or le maintien de taux courts à des niveaux très bas, parallèlement à une plus grande tolérance des banques centrales vis-à-vis de l’inflation, est bénéfique pour les banques, celles-ci empruntant à court terme et prêtant à long terme. La pentification de la structure à terme des taux d’intérêt signifie donc que la marge d’intérêt des banques pourrait s’accroître dans le courant de l’année 2021 et peut-être au-delà.   Relever les marges d’intérêt en 2021  Pour l’analyste crédit de Standard & Poor’s, Benjamin Heinrich, le secteur bancaire suisse fait cependant face à deux risques majeurs. Le premier réside dans l’abolition possible de la valeur locative en Suisse, qui si elle devenait effective pourrait peser sur le portefeuille des prêts hypothécaires des banques. Le deuxième risque est la suppression possible de certaines restrictions de prêts rattachées à PostFinance, ce qui aurait pour résultat d’exacerber l’environnement compétitif au niveau national.  Il convient également d’observer que le retour de l’optimisme vis-à-vis de l’industrie bancaire s’étend jusqu’aux États-Unis. «Nos analystes estiment que compte tenu de l’accent mis sur les infrastructures par le nouveau président élu Joe Biden et de ses tendances centristes, un resserrement de la réglementation bancaire ne semble pas être la priorité», estiment les experts de Morgan Stanley dans leur Global Macro Strategy Outlook publié hier. Ceux-ci ne s’attendent qu’à des ajustements mineurs liés au ratio de levier supplémentaire (SLR) et/ou à la méthodologie d’évaluation des banques systémiques (système des scores dits «G-SIB»).   Morgan Stanley évoque également la publication des résultats de Bank of America, le 11 mai dernier, à l’issue de laquelle son CEO, Paul Donofrio, avait souligné son désir de voir se redéployer des excédents de liquidités sous forme de titres relativement sûrs tels que les Treasuries. Instruments rapportant environ 100 points de base de plus que le cash. Michael Verdeschi, trésorier de Citigroup, donne les mêmes indications, expliquant, lors d’un conference call en avril, «qu’avec tous les dépôts qui se sont accumulés» durant l’année, «il y a en effet de grandes chances qu’une bonne part de ce cash soit alloué à des achats de titres».  Enfin, rappelons que Leonteq Securities a émis la semaine dernière une BRC sur les banques américaines Citigroup, Wells Fargo et JP Morgan, arrivant à échéance le 14 février 2022, payant un coupon annuel de 12% et dotée d’une barrière de protection conditionnelle fixée à 60%. Disponible à la SIX, le produit est négocié en dollars sans couverture contre le risque de changes.