Premièrement, la relation entre la valorisation et la performance future n'est pas immédiate. Sur une période de 30 ans, il est intéressant de constater que la performance d’un investissement est quasiment la même, que cet investissement soit initié en dessous ou au-dessus du niveau de valorisation moyen du Stoxx 600 à 14x. Cependant, les niveaux de valorisation ont de l'importance lorsque des niveaux extrêmes sont atteints.
En achetant le Stoxx 600 lorsque le niveau de valorisation est inférieur à 10x, nous observons historiquement une probabilité d'enregistrer une performance positive sur les 12 mois suivants de 82% et une performance moyenne de 18%. Pour atteindre ce point d'entrée attractif, le Stoxx 600 devrait encore baisser d’au moins 5%, soit en deçà de 360. La compression des multiples est donc en grande partie derrière nous, il reste cependant à estimer la trajectoire des résultats.
L'attractivité de la santé
Dans cet environnement géopolitique et de taux non stabilisé, priorité à la visibilité et la résilience des cash flows. Le secteur de la santé, au-delà de sa sensibilité naturelle positive au dollar, nous paraît à cet égard offrir un couple rendement/risque attractif avec plusieurs grands laboratoires européens (AstraZeneca, Roche, Merck) en mesure de faire progresser leurs ventes de +4/5% sur les prochaines années avec de bons niveaux de marge pour des valorisations boursières raisonnables.
Au sein du secteur de la technologie, le compartiment logiciels/services informatiques (Cap Gemini, SAP) retrouve un attrait après le dégonflement des valorisations, d’autant que, d’après nos derniers contacts, l’environnement de demande semble rester relativement robuste. Les projets de transformation digitale demeurent au cœur des priorités stratégiques des grandes entreprises afin de gagner en agilité et en compétitivité face aux perturbations inflationnistes, logistiques et économiques. La transition vers le «cloud» des grands acteurs du logiciels leur confère de surcroît une récurrence du chiffre d’affaires de plus en plus élevée.
Menace de récession
Même si une allocation d’actifs ne peut se résumer à la valorisation, nul ne peut ignorer que les actions européennes doivent encore faire face à la menace croissante d'une récession mondiale, provoquée par le resserrement des conditions financières et l'agressivité des banques centrales. Même si elles ont déjà intégré un pessimisme considérable, la hausse des taux réels continue de comprimer les primes de risque. En effet, la baisse des multiples de valorisation sur les actions a été plus que compensée par la hausse des rendements obligataires réels.
La prime de risque implicite des actions mondiales risque par ailleurs de revenir sur ses moyennes long terme avec les futures hausses de taux prévues par la BCE. Dans ce contexte, Il semble donc raisonnable d’attendre des niveaux en deçà de 360 sur le Stoxx 600 pour se repositionner massivement sur les actions européennes.