Les actions européennes tendent à sous-performer leurs homologues US, mais un euro plus faible pourrait leur donner l’élan dont elles ont besoin. Les entreprises de la zone euro font plus de la moitié de leur revenu dans le reste du monde et surtout aux USA. Un euro faible est alors un soutien aux bénéfices pour les grands exportateurs européens. Une baisse de 10% de l’euro ajoute environ 2,5 points de pourcentage à la croissance annuelle des bénéfices, aujourd’hui l’euro a chuté de 8% par rapport au dollar et les prévisions ne sont pas optimistes.
Les politiques des banques centrales divergent, avec une Fed sous pression de l’inflation qui a exprimé son intention de monter les taux, alors que la BCE se veut toujours attentiste et continue son soutien monétaire. Cette mutation devrait être favorable au dollar et donc faire pression sur l’euro. Les sociétés exposées aux Etats-Unis devraient continuer à mieux s’en sortir.
L'influence du variant Omicron
Les actions européennes paraissent dès lors peu chères, cependant leur rendement n’est pas attractif pour les investisseurs américains. Effectivement, le Stoxx 600 en dollar n’est monté que de 13%, en total return, depuis le début de l’année, soit la moitié moins que le S&P 500 (+27%). A noter que la composition des deux indices diffère grandement et explique en partie ce différentiel de rendement ces dernières années. L’Europe est riche en valeurs financières et industrielles, alors que les Etats-Unis grouillent de sociétés technologiques et de consommation.
L’écart s’est encore exacerbé dernièrement avec l’apparition du variant Omicron qui a porté préjudice aux actions européennes, qui affichent désormais une décote de 30% par rapport aux valeurs américaines. Malgré le coup de pouce d’une devise relativement faible, le marché européen, par sa structure et l’incertitude environnante, continuera probablement à sous-performer les Etats-Unis.