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S&P ajuste son indice durable DJSI World

Le nombre de multinationales de toutes régions à répondre au test d’évaluation annuel des pratiques durables conçu par SAM (S&P Global) a augmenté de près de 20% cette année.

S&P ajuste son indice durable DJSI World
Levi Sergio Mutemba
L'Agefi - Journaliste
17 novembre 2020, 20h59
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En 1999, les rares groupes d’individus qui promouvaient l’inclusion de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans les décisions d’investissement étaient largement considérés comme des résidus des mouvements hippies ou idéalistes qui avaient fleuri 30 ans plus tôt. C’était à l’époque l’opinion quasi unanimement partagée, aussi bien par les industriels que par Wall Street, jugeant que de tels critères ne pouvaient que porter préjudice aux affaires des premiers et aux rendements des seconds.   Ce fut pourtant cette année-là que fut lancé l’un des premiers grands indices durables, à savoir le Dow Jones Sustainability World Index (DJSI World). Deux décennies plus tard, les résultats du rebalancement ou rééquilibrage annuel de cet indice et de ses sous-indices régionaux, publiés vendredi dernier par S&P, reflète de façon marquée le changement d’attitude radical des investisseurs et des entreprises vis-à-vis des enjeux durables. Comme le montre la forte progression du taux de participation des entreprises globales invitées à participer à un test d’évaluation de leur potentiel de durabilité.  L’indice DJSI World, pondéré sur la base de règles prédéfinies, consiste en 10% des 2500 plus grandes entreprises au monde et membres de l’indice S&P Global Broad Market Index, ce dernier étant, lui, pondéré selon la capitalisation boursière. Les constituants sont éligibles au sein du DJSI World sur la base de critères à la fois économiques et durables. De fait, la famille d’indices Dow Jones Sustainability Indices (DJSI) combine la méthodologie de construction des indices S&P Dow Jones Indices (S&P) aux données issues du CSA, c’est-à-dire de l’évaluation annuelle des pratiques durables des entreprises (Corporate Sustainability Assessment). Évaluation consistant en un questionnaire rigoureux conçus par le spécialiste des solutions d’investissement durable SAM (ex-RobeccoSAM, racheté par S&P).   Chaque année, le CSA évalue en moyenne plus de 7300 entreprises et a pour objectif d’en évaluer plus de 10.000 cette année. Il se trouve qu’à l’issue de l’évaluation annuelle de septembre, Alphabet, propriétaire de Google, et Bank of America, figurent parmi les grandes entreprises à avoir été exclues de l’indice DJSI World. Au profit, entre autres, de l’assureur-maladie américain Humana, du fournisseur de technologies et services d’eau américain Ecolab, et du japonais Fast Retailing, réseau international de commerces de vêtements de loisirs.  Un secteur énergétique fortement conscientisé  Fait intéressant, les analystes de S&P notent que le taux de participation à l’évaluation CSA a augmenté de 19% rien que cette année pour atteindre 40%. Soit 1386 entreprises ont activement participé à l’évaluation, alors qu’un total de plus de 3400 sociétés ont été analysées sur la base d’autres sources d’information, dont beaucoup sont accessibles au public. Autre fait intéressant, les entreprises asiatiques sont les plus nombreuses (36%) à avoir participé à l’évaluation. Elles sont un peu plus de 300, suivies des entreprises européennes (environ 275) et nord-américaines (un peu moins de 200). Les entreprises japonaises, en particulier, affichent le taux de participation le plus élevé (45%).  En Suisse, 54 entreprises ont été invitées à participer à l’évaluation CSA et celles-ci affichent un taux de participation de 50%, en ligne avec le taux de participation à l’échelle européenne (52%). Soulignons que Nestlé, Novartis et Roche figurent parmi les dix principales positions de l’indice DJSI World. Si le taux de participation au Royaume-Uni est légèrement inférieur à 40%, le nombre d’entreprises (162) à avoir été invitées à répondre au questionnaire du CSA est néanmoins beaucoup plus élevé qu’en Suisse. En Allemagne, le taux de participation est de 43% environ, 72 entreprises ayant été invitée à prendre part à l’évaluation.  Enfin, alors que le secteur énergétique, toujours largement sous-tendus par des sources d’énergies fossiles, pèse naturellement pour moins de 1,5% du poids total de l’indice, c’est pourtant là que s’observe le taux de participation sectoriel le plus significatif, avec un chiffre de 65%. À comparer avec le taux de 20% environ pour les secteurs des biotechnologies et de la restauration.