Les prix du pétrole ont reculé d'environ un tiers depuis le record décennal en mars dernier, car les opérateurs s'inquiétaient du ralentissement économique et de la faible demande en hydrocarbures. Mais ce marché baissier pourrait toucher à sa fin.
Tout d'abord, le déficit de la demande chinoise de pétrole – estimé à environ 1,5 million de barils par jour (mb/j), soit 1,5% de la demande mondiale – appartient au passé, les entreprises et les ménages sortant de la longue hibernation forcée par la politique zéro Covid. Deuxièmement, la récente décision de la Russie de réduire sa production en mars de 0,5 mb/j montre sa volonté de contrer la faiblesse des prix. Troisièmement, la décision de l'administration Biden de libérer 26 mb supplémentaires de sa réserve stratégique de pétrole en riposte à la Russie s'avérera finalement inefficace. Les stocks de la réserve stratégique de pétrole ont déjà baissé de plus de 50% depuis leur pic de 2011 et sont à leur plus bas niveau depuis quarante ans – poursuivre les ventes pourrait se révéler imprudent. Enfin, la pression exercée par les actionnaires sur les grands groupes énergétiques les a incités à réduire leurs dépenses et à consacrer leurs liquidités aux dividendes et aux rachats d'actions. Cela signifie qu'ils seront de moins en moins en mesure de remplacer la production des puits épuisés.
Une demande croissante et des contraintes d'approvisionnement sont la recette pour une hausse des prix.