L’évolution du scénario macroéconomique mondial suggérant plutôt un fléchissement des perspectives de croissance pour 2024 a déjà assez largement impacté négativement l’évolution des cours du brut au cours des dernières semaines. Le déclin relativement ordonné des prix du baril de brut de près de 95 dollars à la fin septembre à seulement 68 dollars à la mi-décembre, en raison d’une hausse de la production aux Etats-Unis, nous semble pourtant désormais toucher à sa fin.
Les cours actuels se stabilisent en fait sur les niveaux précédents de support déjà atteints en mars, en mai et juin 2023, alors que les perspectives en matière de production de pétrole restent contraintes par les pays producteurs principaux de l’Opep qui maintiennent leur niveau réduit de production. La demande de brut restera pourtant élevée en 2024 selon les prévisions actuelles, malgré un ralentissement de la conjoncture mondiale.
Cependant, alors que les risques géopolitiques immédiats n’avaient pas été considérés comme importants au lendemain du 7 octobre, lors de la réaction israélienne dans la bande de Gaza, la situation est désormais jugée comme plus critique depuis les interventions des rebelles houtis du Yémen, mettant en danger la route commerciale empruntée par les tankers dans la mer rouge. La décision annoncée par les autorités américaines de protéger les vaisseaux commerciaux est une indication suffisamment claire de l’accroissement des risques. Près de 10% du transit mondial de pétrole passe actuellement par cette zone. Un détournement partiel du transit sur la route plus longue contournant l’Afrique aura des conséquences sur l’approvisionnement et sur les prix.
Nous estimons que ces facteurs auront un impact haussier sur les cours du baril au cours des prochaines semaines.
