La livraison de vaccins et la campagne de vaccination anti-Covid seront les principaux moteurs de la reprise mondiale. Les banques centrales et les gouvernements ont apporté un soutien politique historique en 2020.
Grâce à cela, l’économie et les marchés de capitaux sont sur le point de se redresser. Il faudra évidemment surveiller l’évolution du risque géopolitique. Nous voyons plusieurs phénomènes à observer en 2021, notamment l’arrivée d’une nouvelle administration américaine avec des priorités commerciales et politiques différentes, mais aussi la mise en œuvre des accords post-Brexit en Europe et, enfin, la poursuite des «troubles» sociaux dans de nombreuses régions du monde.
Le durable a la cote
Depuis quelques mois, l’appétit pour la durabilité n’a jamais été aussi prononcé et on observe une meilleure intégration des critères ESG dans les décisions d’investissement. Les flux se verdissent peu à peu et les efforts visant à atténuer les dommages causés par le changement climatique devraient stimuler la croissance économique.
En 2020, les investisseurs se sont intéressés à la valeur relative des actifs réels et ont cherché à accroître leur exposition à des thèmes structurels et sélectifs. La collecte pour les fonds infrastructures a atteint 65 milliards de dollars en décembre 2020, ce qui reste robuste par rapport aux moyennes historiques, tandis que les fonds immobiliers fermés ont collecté 96 milliards de dollars. Dans le même temps, les investisseurs ont privilégié les actifs des secteurs liés contraires au commerce électronique, à la durabilité et à la digitalisation. Ceux plus dépendants de la mobilité et de l’énergie traditionnelle ont connu un appétit d’investisseurs plus avertis.
Infrastructures: ESG et numérisation s’imposent
Les flux vers les infrastructures ont augmenté de +8% en 2020, par rapport aux niveaux de 2019. Selon IJ Global, les énergies renouvelables sont restées le secteur le plus actif en matière d’investissement, représentant plus de 50% du total des transactions mondiales. Cela souligne l’appétit des investisseurs pour les investissements durables. Les infrastructures essentielles intégrées dans les chaînes d’approvisionnement à haute valeur ajoutée, telles que les pipelines ou les espaces de logistique, étaient une cible de choix pour les investisseurs.
Les activités liées à la digitalisation et à la connectivité ont pleinement bénéficié des conditions inédites que nous avons vécues en 2020. Cela a profité aux entreprises ayant des activités dans les data centers, les antennes relais de téléphonie mobile, dans la fibre optique et aux télécommunications en général.
Consensus sur les secteurs gagnants de l’immobiler
Les volumes immobiliers mondiaux ont diminué par rapport aux niveaux de 2019, pour beaucoup de régions et de secteurs d’activité.
Les transactions immobilières nous ont montré à la fois les bénéficiaires et les victimes de la pandémie. Au niveau régional, les États-Unis ont connu la plus forte baisse, l’activité de transaction ayant diminué de 40%, la région s’étant battue pour contrôler la propagation du virus.
Dans le même temps, l’Asie-Pacifique et l’Europe s’en sont un peu mieux tirées, avec des baisses respectives de 19% et 17%. Si l’Asie semble être en tête de la reprise économique mondiale, chaque région a connu son lot de difficultés de réouverture des économies. Au sein des régions, les villes les plus grandes ont généralement connu un plus grand déclin du nombre de transactions, tandis que les villes de taille plus modérée ont mieux résisté.
Maria Sala est Director, Institutional Client Business Switzerland, BlackRock