La Bourse suisse a une nouvelle fois perdu du terrain jeudi. Plombé par ses poids lourds, le SMI des valeurs vedettes a chuté et terminé largement sous la barre des 10.500 points, quasiment à son plus bas du jour. La volatilité reste élevée en raison des tensions au Proche-Orient, ont relevé des courtiers.
A New York, Wall Street évoluait en ordre dispersé en matinée après une ouverture légèrement positive. Les rendements sur les bons du Trésor à dix ans ont encore atteint un nouveau sommet depuis 2007, s'approchant des 5% (4,98%).
Les investisseurs étaient dans l'attente d'une intervention du président de la Réserve fédérale (Fed) Jerome Powell, qui devait s'exprimer sur le coup de 20h00 (heure suisse).
«Même s'il y a peu de doute sur ce que va faire la Fed à la prochaine réunion monétaire le 1er novembre» - c'est-à-dire probablement laisser les taux inchangés -, «on peut s'attendre à ce que M. Powell reste intentionnellement vague sur la future trajectoire des taux d'intérêt», a estimé Will Compernolle, stratégiste macro-économique pour FHN Financial.
En Suisse, le commerce extérieur a retrouvé des couleurs au troisième trimestre, la balance commerciale affichant un excédent de 10,5 milliards de francs. Les exportations horlogères se sont à nouveau étoffées, malgré des reculs aux Etats-Unis et en Chine.
Le SMI a perdu 2,13% à 10.448,23 points, plus bas à 10.426,05 et plus haut à 10.603,41 points. Le SLI a cédé 1,37% à 1638,69 points et le SPI 1,93% à 13.701,44 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 23 ont reculé, six avancé et le bon Lindt a fini à l'équilibre.
Le bon Schindler (+3,3%) a fini sur la plus haute marche du podium, précédant la porteur Swatch (+1,9%), alors que son concurrent Richemont et Sika (+0,9% chacun) se sont partagé la troisième place.
Malgré un troisième trimestre difficile, Schindler a présenté une performance flatteuse sur les neuf premiers mois de l'année, ajustant dans la foulée ses objectifs annuels à la hausse.
A la veille de ses résultats sur neuf mois, Sika a aussi tiré son épingle du jeu. Les analystes du consensus AWP tablent sur des recettes de 8,5 milliards de francs et un bénéfice net de 736,2 millions de francs.
A l'autre extrémité du tableau, Roche (-4,4% pour le bon de jouissance et -5,0% pour le titre au porteur) a hérité de la lanterne rouge, derrière Nestlé (-3,4%) et Novartis (-2,8%).
Roche a généré sur les neuf premiers mois de l'année un chiffre d'affaires de 44,05 milliards de francs, en recul de 6% en comparaison annuelle.
Nestlé a vu ses recettes reculer sur les neuf premiers mois de 2023, notamment à cause de la force du franc qui a pesé à hauteur de 7,4% sur le résultat. La direction a par ailleurs confirmé ses objectifs pour l'ensemble de l'année.
Novartis publiera ses résultats trimestriels mardi prochain et n'a pas échappé à la tendance.
Sur le marché élargi, Basilea (-0,7%) a acquis auprès du californien Gravitas Pharmaceuticals un nouveau composé destiné à lutter contre les infections causées par les champignons du genre Aspergillus. La firme rhénane déboursera pour ce faire un premier versement de 2 millions de dollars.
Clariant (-5,5%) a fait savoir que le géant des hydrocarbures Shell a lancé mercredi une action en justice à Amsterdam contre le bâlois et trois autres entreprises.
Comet (-3,3%) a ravalé une bonne partie de ses objectifs annuels au sortir d'un troisième trimestre sensiblement moins fructueux qu'escompté. Le chiffre d'affaires notamment a été divisé par plus de deux à 77,7 millions de francs.
DocMorris a dévissé de 17,2% après avoir vu ses revenus se contracter plus que prévu au troisième partiel. L'apothicaire en ligne a par ailleurs raboté ses prévisions pour l'année en cours.
Inficon (+2,2%) n'a pas ressenti au troisième trimestre 2023 l'habituel coup de mou saisonnier. Ventes, rentabilité opérationnelle et bénéfice ont fortement augmenté et la direction a relevé ses objectifs annuels. (AWP)