Le déclin des cours du brut de ses sommets de juin 2022 au-delà de 120 dollars à 70 dollars s’était interrompu avec l’anticipation de la réouverture de la Chine et de la reprise de sa demande de brut.
Celle-ci se faisant attendre, les inventaires ont progressé, tandis que le marché du brut était encore en phase de stabilisation entre 70 dollars et 80 dollars le baril dans l’attente d’une confirmation de cette demande chinoise pour permettre un retour de tendance haussière. L’épisode de «risk off» récent n’a pas épargné le pétrole qui avait aussi chuté de -20% avant de retrouver son niveau de 80 dollars avec l’intervention de l’OPEP. Il faut souligner qu’entre-temps le gouvernement américain avait annoncé ne pas vouloir rapidement reconstituer les réserves stratégiques utilisées auparavant pour freiner l’impact des cours de l’énergie sur les mesures d’inflation. Pendant cette période, les ventes «shorts» s’étaient accumulées pour atteindre près de 30 milliards de dollars. Les positions spéculatives baissières au plus haut depuis quatre ans ont ainsi pesé sur les cours du brut jusqu’à l’annonce surprise de l’Opep du week-end. La coupe de 1 mbpj a pris à contre-pied cette vague de spéculation baissière provoquant un «short covering» massif et une hausse du prix désormais à nouveau au-dessus de 80 dollars. L’Opep veut à nouveau donner le ton et s’engage à stabiliser le marché, alors que la Russie a diminué sa production de 0,5 mbpj et celle de l’Irak est aussi en baisse de 0,4 mbpj.
Cela devrait suffire à provoquer une baisse rapide des inventaires et modifier les paramètres de l’offre et de la demande. L’Opep+ vise un objectif de 90 à 100 dollars et pourrait bien parvenir à l'atteindre pour peu que la demande mondiale s’avère proche des prévisions actuelles suggérant le dépassement pour la première fois de la barre de 100 mbpj en 2023.