22 septembre 2020, 21h03
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Après le choc du Covid et l’arrêt de l’activité, les actifs risqués affichent de fortes performances. En cette période exceptionnelle, les stratégistes retiennent trois axes pour les portefeuilles.
Trois axes d’investissement
Premièrement, la politique économique entre dans une nouvelle ère. L’activité rebondit et les perspectives de croissance sont positives pour 2021. Toutefois, des disparités apparaissent entre les secteurs et les pays, ce qui oblige les politiques économiques à rester très actives après leurs interventions massives.
Cette nouvelle ère aura comme conséquence pour les investisseurs la coordination de l’action Etats-Banques centrales, des liquidités toujours abondantes, et des taux d’intérêt nominaux et réels durablement bas.
Deuxièmement, les actions demeurent la classe d’actifs préférée. Leur forte performance n’entame pas une vision constructive à moyen terme, même si la prudence s’impose à court terme. Les actions américaines et les valeurs de la technologie et de la pharmacie restent plébiscitées. A court terme, la concentration de la performance sur ces valeurs n’est pas sans inquiéter, et il est prévu davantage de rotation sectorielle et de volatilité à l’approche des élections américaines. Les valorisations élevées sont justifiées par le régime économique et sont à apprécier en termes relatifs, et non historiques. Enfin, l’attrait pour les valeurs cycliques reste limité car, au-delà de la rotation sectorielle, la reprise demeure fragile et les taux d’intérêt bas. Les stratégistes gèrent activement le risque à court terme et maintiennent leur engagement sur les actions à moyen terme.
Le troisième axe part du constat que les obligations gouvernementales ne sont plus intéressantes. Les taux d’intérêt bas limitent le recours à ces placements alors que le régime monétaire nourrit des doutes quant à la soutenabilité des dettes et la crainte d’un rebond de l’inflation. Les gérants se sont tournés vers d’autres actifs pour diversifier les portefeuilles. Même si le crédit des entreprises bénéficie du soutien des banques centrales, les faillites augmentent: les gérants ne retiennent pas le scénario d’un accident majeur sur le crédit mais restent vigilants.
Privilégier l’or
Enfin, la recherche de décorrélation avec les actions amène à privilégier l’or, qui offre de bonnes opportunités, et à opter pour une gestion active des devises.
La dépréciation du dollar fait consensus mais son ampleur suscite des débats parmi les stratégistes.
* préparée par Patrice Gautry, économiste en chef, Groupe UBP
Fondée en 2009, l’Investment Strategists Association of Geneva (Isag) regroupe les CIO et économistes en chef-fes d’une vingtaine d’établissements financiers basés en Suisse romande et publie chaque trimestre une synthèse de leurs vues d’investissement.