• Vanguard
  • Changenligne
  • FMP
  • Rent Swiss
  • Gaël Saillen
S'abonner
Publicité

Les stratégistes de l’Isag restent prudents

Les membres de l’association genevoise s’attendent à un fort ralentissement économique mondial.

A court terme, la communication de Jerome Powell, parfois différente des minutes de la Fed, est un risque évoqué.
Keystone
A court terme, la communication de Jerome Powell, parfois différente des minutes de la Fed, est un risque évoqué.
Arthur Jurus
ODDO BHF (Suisse) - Head of Global Investment Office
30 juin 2023, 7h00
Partager

Les stratégistes de l’Association des stratégistes d’investissement de Genève (Isag) se sont réunis fin juin pour discuter des développements macro-financiers du premier semestre et des perspectives pour la fin d’année et 2024.

Les stratégistes restent prudents sur leur allocation. Les convictions pour le second semestre portent essentiellement sur une hausse du taux de chômage américain, une courbe des taux USD qui reste inversée, et un taux d’inflation sous-jacente supérieur à la cible de la Réserve fédérale (Fed). Il reste difficile de déterminer le positionnement sur le cycle économique. La divergence est forte entre l’activité dans les services et l’industrie. La dynamique monétaire visant à restreindre l’accès au crédit devrait se poursuivre sans impliquer de récession économique. Un fort ralentissement économique mondial est ainsi attendu. La réouverture de l’économie chinoise est notamment un des facteurs évoqués réduisant la probabilité de récession. La politique budgétaire pourrait également moins contribuer à l’activité en raison des taux d’intérêt élevés et des élections politiques à venir aux Etats-Unis. La principale incertitude vient d’un taux de chômage faible en dépit d’une faible croissance économique. En cas de réaccélération, cela pourrait conduire à une inflation salariale plus durable. Dans l’attente, la majorité des stratégistes anticipent une inflation sous-jacente supérieure à 3% aux Etats-Unis pour 2023 et la moitié envisage une croissance des prix inférieure à 2% en Suisse pour la fin d’année.

Les stratégistes de l’Isag restent prudents

En termes d’allocation d’actifs, l’exposition aux actifs risqués reste limitée. La sous-pondération sur les actions prédomine. La sélection au sein de la poche action est plus forte en raison notamment de la concentration des indices des actions américaines sur les valeurs technologiques. L’environnement macro-financier difficile a impliqué une baisse moins forte que prévu des taux de marge des entreprises, ce qui pourrait favoriser la baisse des taux d’inflation ces prochains mois. Dans l’attente, les vues sont partagées entre augmenter la partie cyclique au sein de la poche action ou augmenter l’exposition sur les obligations plus spéculatives. La poche obligataire offre néanmoins des coupons attractifs. Les durations restent également encore modérées au sein des portefeuilles en raison du risque de nouvelle hausse des taux.

L’optimisme persiste sur le franc suisse

Sur le marché des changes, les vues restent négatives sur le dollar américain à moyen terme mais encore prudentes à court terme. A court terme, la communication de Jerome Powell, parfois différente des minutes de la Fed, est un risque évoqué. L’optimisme persiste néanmoins sur le franc suisse. Enfin, les vues restent positives sur l’or. La récente baisse ne semble pas être justifiée pour de nombreux stratégistes.

L’euphorie des précédentes années appartient donc toujours au passé. Les discussions portent désormais moins sur l’évolution de l’inflation à court terme que sur un régime d’inflation durablement élevée. Malgré la divergence entre l’économie et les marchés financiers, de multiples opportunités d’investissement existent et impliquent de discriminer davantage entre les actifs financiers.