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Les marchés sont optimistes jusqu’à mi-février

Les places boursières poursuivent leur progression selon un calendrier maintes fois observé.

14 janvier 2021, 23h02
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Le phénomène a été décrit dans ces mêmes colonnes depuis plusieurs mois, la meilleure période de l’année pour les actions se situe entre le 15 novembre et le 14 février. Historiquement, être investi pendant cette fenêtre de trois mois est plus profitable que d’être investi toute l’année (S&P 500).

Bien entendu, cette singularité ne se produit pas chaque année et ne se trouve prouvée que sur le long terme, on l’avait deviné. Elle se présente néanmoins plutôt souvent (3 fois sur 4 ou 4 fois sur 5) pour nous donner confiance et cet hiver ne déroge pas à la règle.

Les objectifs minimum que nous avions articulés en novembre ont été atteints, soit 3800 sur le S&P 500 et 400 sur le DJ Europe 600. Il faut s’attarder un instant sur l’adjectif «minimum», car l’extension peut s’avérer bien supérieure. Comme spécifié précédemment (Agefi du 20 novembre 2020), l’objectif du S&P 500 est situé à 3845 points en se basant sur le triangle symétrique à l’œuvre, et là encore il ne s’agit pas d’une cible maximum. Même remarque sur le DJ Europe 600 en route pour les 420 points, voire plus.

La question la plus fréquente au stade actuel est la suivante: «Pourquoi les bourses sont-elles au sommet alors que nous sommes encore en pleine crise sanitaire?».

La réponse est invariablement la même, crise ou pas. La bourse précède l’économie de 6 mois en moyenne et nous indique que celle-ci va flamber cet été, sauf accident. Aujourd’hui, nous pensons tous savoir ce qui va se passer.

La vaccination bat son plein et même si les pourcentages des populations ainsi protégées ne dépasseront pas 25 à 50% d’ici juin, l’économie ne va pas attendre en se croisant les bras. Tout d’abord les hôpitaux vont se vider à l’horizon mars-avril. En effet, 63% des patients hospitalisés ont plus de 75 ans (France) et une fois cette tranche d’âge vaccinée, la moitié de la pression hospitalière disparaîtra. Si vous additionnez les 65-75 ans, on ajoute encore 20%. Ainsi, la raison principale du confinement, à savoir le manque de lits, n’aura plus de raison d’être. Le virus va circuler encore longtemps avec les fameux gestes barrières à respecter, mais les afflux à l’hôpital vont cesser.

C’est l’économie qui va dicter sa loi

Ce qui veut dire qu’il n’y aura plus de raison équitable de laisser fermer les lieux culturels et autres commerces considérés comme non essentiels. Nous allons voir aussi apparaître le passeport Covid, un carnet de vaccination numérique qui sera le sésame pour beaucoup d’activités et pas seulement les voyages. Pour travailler en entreprise par exemple, il faudra montrer patte blanche et si jamais vous ne voulez pas, et bien vous avez le distanciel (qui a démontré ses limites sociétales), avec le risque d’être mal vu à la longue…

Au-delà de l’aspect éthique et politique de la chose, c’est l’économie qui va dicter sa loi. Après tout, on rêve d’un retour à l’ancien monde non ?

Donc les bourses sont euphoriques, mais jusqu’à quand? Beaucoup de questions se posent sur le 2e semestre 2021. Une fois cette belle «solidarité» entre pays et populations face à l’ennemi virus évaporée, subsistera la facture à payer. L’explosion des dettes gouvernementales très dissemblables entre pays cigales et pays fourmis ne pourra aboutir qu’à de sévères discordes entre ceux qui veulent « parquer » ce passif, ou plus concrètement l’effacer, et ceux qui ont été plus rigoureux et ne veulent pas être lésés.

Les marchés sont optimistes jusqu’à mi-février

Une aubaine pour les pays à risque

La chance extraordinaire que nous avons depuis quelques années est qu’emprunter ne coûte rien. Une aubaine pour les pays à risque qui se situent évidemment au sud de l’Europe. Nous devrions être tranquilles encore cette année, mais un revirement de tendance est en train de se faire jour aux Etats-Unis. Nous en avons parlé la dernière fois, le rendement à 10 ans des emprunts du Trésor devrait toucher 1,5% pendant le 2e trimestre, avec une possibilité non négligeable de flirter avec les 2%. Ce changement de tendance a un nom, il s’appelle normalisation.

Sur le Vieux Continent, ce phénomène n’est pas encore visible et il faudra peut-être attendre 2022 pour le voir émerger, mais il va émerger. Le cauchemar que cela induira sera alors palpable et pourrait conduire à une crise d’une ampleur jamais vue depuis l’après-guerre. Certes, il ne faut pas aller plus vite que la musique et ne pas oublier qu’il y a toujours des solutions. Mais il faut aussi bien garder à l’esprit dans un recoin de sa tête que cela va se produire et qu’avant une refonte du système qui sera devenue inéluctable, il y aura une crise sévère. En effet, nos dirigeants quels qu’ils soient ne précèdent jamais les crises et ne font rien pour les éviter, car politiquement c’est tout bonnement impossible et chacun ne pense qu’à sa réélection.

A l’heure où la défiance vis-à-vis de la démocratie grandit, où de plus en plus de puissances ont adopté un système autoritaire, les défis tant sociétaux que climatiques sont devenus colossaux. Mais chaque chose en son temps, aujourd’hui ne boudons pas notre plaisir de sortir bientôt de cette galère et de revivre.