En période de forte inflation et d’anticipation de récession, il n’est pas aisé de faire preuve de sang-froid. Nombre d’investisseurs néophytes choisissent de purement et simplement vendre leurs titres en attendant que le paysage économique retrouve de son éclat.
Premièrement, il faut toujours garder à l’esprit que la bourse anticipe les éléments futurs. La hausse des prix, la possible récession, les tensions géopolitiques et leurs implications sur l’approvisionnement énergétique sont déjà pris en compte et «pricés» par le marché. Ainsi, ces éléments n’influenceront plus le cours des actions, sauf si un nouvel élément, jusqu’ici ignoré des investisseurs, ne vienne subitement perturber l’évolution de ces composantes.
La littérature est riche en études qui démontrent la caractéristique prédictive du marché financier sur l’économie réelle. Les actions chutent avant un ralentissement économique et rebondissent avant la reprise. Sortir du marché par anticipation d’une récession, c’est potentiellement se priver d’opportunités futures. D’autant plus que l’histoire a démontré que récession n’est pas forcément synonyme de baisse des marchés, et inversement. Par exemple, en 2001 les marchés ont continué de baisser encore une année après la fin de la récession.
En 2008, les marchés ont chuté avant le resserrement de l’activité économique suite à la médiatisation de la crise des «subprimes». Ainsi, identifier une corrélation entre les variations des marchés financiers et celles de l’économie réelle est une gageure. C’est pourquoi, en période d’incertitude, les investisseurs avertis se replient sur des actions de compagnies qu’ils jugent être de qualité. En effet, ces entreprises cherchent l’efficience dans l’exécution de leur activité (gouvernance, transparence des comptes, risques environnementaux, etc). De cette façon, elles minimisent les risques qui leur sont propres et ne sont plus que partiellement impactées par les risques systémiques qui sont communs à l’ensemble du marché.
Ce sont donc souvent les entreprises qui s’en sortent le mieux sur le long terme. Enfin, diversifier son exposition, notamment dans différents secteurs qui devraient connaître une croissance significative, semble être la meilleure alternative actuelle.