Les marchés boursiers restent prudents mercredi après des chiffres conformes aux attentes de l’inflation aux Etats-Unis, qui laissent la porte ouverte à la fin du cycle de hausse des taux d’intérêt directeur de la Banque centrale américaine.
Wall Street a ouvert en hausse avant de devenir moins enthousiaste: le Dow Jones reculait de 0,27%, le S & P 500 prenait 0,16% et le Nasdaq de 0,65% vers 13H55 GMT.
En Europe, les places financières ont brièvement rebondi après la publication, avant de repartir en baisse au moment de l’ouverture américaine. A la même heure, Londres cédait 0,45%, Francfort 0,62% et Paris 0,75%. A la Bourse de Zurich, le SMI reculait de 0,81%.
Sur le marché obligataire, les taux reculaient tant aux Etats-Unis, où l’emprunt à 10 ans avait un taux de 3,45% contre 3,51% la veille, qu’en Europe.
Selon l’agence Bloomberg, un puissant fonds rattaché à la famille royale des Emirats arabes unis est devenu vendeur à découvert sur les entreprises américaines, ce qui signifie qu’il parie sur leurs baisses en raison des craintes de récession.
L’inflation a légèrement ralenti en avril aux Etats-Unis, tombant à son plus bas niveau depuis avril 2021, mais reste encore élevée, le logement, les voitures d’occasion et l’essence à la pompe connaissant des hausses toujours fortes. Les prix à la consommation ont augmenté de 4,9% sur un an en avril, contre +5,0% en mars, selon l’indice CPI publié mercredi par le département du Travail, et sur lequel sont indexées les retraites. L’évolution est conforme à l’attente des analystes.
Il y a une semaine, la Fed a remonté ses taux directeurs d’un quart de point. Après dix hausses successives pour freiner l’inflation, les responsables de la banque centrale américaine ont alors semblé moins fermes, dans leur communiqué, à l’égard de futures hausses des taux, que lors de leurs réunions précédentes.
Les investisseurs se montrent également frileux après que les négociations sur le relèvement du plafond de la dette américaine sont restées mardi dans l’impasse. Les discussions concernant l’avenir du plafond de la dette vont toutefois se poursuivre vendredi entre démocrates et républicains.
Ralentissement des nuitées à venir pour Airbnb
Airbnb a enregistré au premier trimestre des réservations record pour cette période de l’année avec des vacanciers voyageant davantage à l’étranger et dans des villes, mais la plateforme a aussi prévenu qu’il fallait s’attendre à un ralentissement dans les mois à venir. Cette dernière information faisait chuter l’action de 12% dans les premiers échanges.
Les pubs britanniques Wetherspoon grimpaient de 5,37% après avoir annoncé des ventes en forte hausse pour leur troisième trimestre décalé et avoir dit s’attendre à des ventes record pour leur exercice complet.
Les bancaires recherchées
A Paris, l’action du Crédit Agricole décollait de 5,77%, après que le groupe bancaire a publié des résultats supérieurs aux attentes au premier trimestre, grâce aux performances record de sa banque d’investissement. Dans la foulée, Société Générale prenait 1,27%, tandis que Commerzbank (+1,72%) et Deutsche Bank (+1,85%) s’appréciaient aussi à Francfort.
Le laboratoire israélien Teva, géant des médicaments génériques, a fait état mercredi d’une nouvelle perte nette au premier trimestre, expliquant avoir souffert de l’inflation et de l’environnement macroéconomique, qui ne l’a toutefois pas empêché de maintenir ses prévisions annuelles. L’action chutait de 9% dans les premiers échanges.
En Europe, Sanofi (-2,13%), Novartis (-1,32%), AstraZeneca (-1,09%) étaient mal embarqués.
Devises et pétrole
L’euro reprenait du terrain face au dollar après la publication de l’inflation aux Etats-Unis: il gagnait 0,22% à 1,0986 dollar.
Les prix du pétrole retombaient, après la publication de premières données hebdomadaires sur les réserves commerciales de brut aux Etats-Unis, faisant état d’une hausse, signe d’un possible affaiblissement de la demande américaine.
Vers 13h30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, perdait 0,39%, à 77,14 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juin, abandonnait 0,52%, à 73,33 dollars. (AWP)