22 octobre 2020, 22h27
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Ce qui a été qualifié de «plafond de verre» dans ces mêmes colonnes empêche toute progression durable. Les indices échouent à chaque fois sur des niveaux qu’ils sont dans l’incapacité de tenir, la faute à un horizon qui semble s’obstiner à ne pas vouloir s’éclaircir.
La hausse du S&P 500 a été plutôt spectaculaire depuis la fin septembre, mais ne pourrait constituer qu’un simple rebond, puisque le record annuel situé à 3588 n’a pas été repris. Il semble que le prix «pivot» de 3400 points prévaut toujours et que nous continuons à osciller autour, chahutés que nous sommes par les nouvelles encourageantes et les craintes récurrentes.
Sur le Dow Jones Europe 600, nous évoluons toujours dans un «trading range» en place depuis le mois de juin avec un épicentre situé à 365 points, soit un peu en dessus du cours actuel de cet indice paneuropéen. Techniquement parlant, cette période latérale de 5 mois aboutira à une violente sortie dont il est difficile de prédire aujourd’hui la direction. Par violente il faut entendre 10% au minimum, peut-être 20%. Oui, ça va bouger et la volatilité va faire à n’en point douter un sacré bond!
Sur le SMI la situation est comparable avec un point pivot situé à 10200 points, une marque que l’indice national ne parvient toujours pas à tenir durablement.
Objectivement, les Blue Chips tiennent bien la rampe, même s’ils sont systématiquement refoulés à la moindre embellie. UBS par exemple vient de publier de bons résultats, mais est freinée par la formidable résistance en place de 11,30 à 11,60 francs.
De leur côté, les grosses pharmas rentrent dans le rang après quelques déceptions sur le front du virus. Roche a perdu 10% en un mois, alors que Novartis a abandonné quelques 7%. Nestlé se retrouve dans le bas de son trading latéral à 107 francs, ayant fort peu varié depuis juillet.
Globalement, les actions mondiales veulent monter, car il ne faut pas oublier qu’il s’agit du seul actif liquide susceptible de rapporter quelque chose. Mais la visibilité étant encore mauvaise sur le front sanitaire, elles n’héritent pas encore aujourd’hui la pleine confiance des investisseurs.
Il devient de plus en plus évident que le premier tournant de cette crise sera amorcé quand la pandémie sera maîtrisée dans son évolution et que les tests rapides seront à disposition de tout un chacun.
La situation en France est comme à son habitude désorganisée, c’est chronique en période de crise. Les tests rapides promis début octobre ne sont bien entendu pas à disposition des pharmacies et le personnel hospitalier se met ci et là en grève. La routine dans l’inefficacité et la déconsidération, rien ne change.
Le plancher de 90 centimes
La parité EUR-USD s’est stabilisée à 1,18 dollars, avec une intention inchangée outre Atlantique de dévaluer d’avantage pour favoriser l’a reprise. Une posture qui date de plusieurs décennies au détriment de nos économies, attitude aggravée par le fait que l’Asie suit le mouvement, puisque si les pays ne sont pas carrément arrimés au dollar, ils le suivent pas à pas. A 1,07 franc suisse pour un euro, la Banque nationale suisse semble à nouveau obligée d’intervenir de temps à autres. Lorsque le dollar a approché un franc pour un dollar, il a été martelé ici que ça n’allait pas durer bien longtemps.
En effet, à chaque fois qu’il a flirté avec la parité, le billet vert s’est replié en direction des 90 centimes. Maintenant que nous sommes sur ce fameux seuil, il faut se demander si le prochain mouvement ne sera pas en direction des 80... Ce plancher de 90 centimes représente un niveau qui donne de l’urticaire à nos pseudo argentiers qui interviennent à chaque coup. On a déjà vu ça quand l’euro valait 1,50 franc, puis 1,20...
A l’heure où les chiffres de cette deuxième vague s’affolent et où il devient de plus en plus clair que les 12 mois – mars 2020 mars 2021 – auront bouleversé nos vies et l’économie, il faut garder à l’esprit quelques faits majeurs incontournables.
Les injections de liquidités à coups de trillions auront un prix. Politique d’abord, avec des pays qui sont bien gérés et ne disent rien pour le moment, mais qui reviendront à la charge lorsque tout se calmera. Et puis il y a le Brexit, un simulacre de négociation où la mauvaise foi des anglais est criante et ce n’est pas une surprise. Particulièrement avec un Premier ministre qui rêve depuis le début d’un no deal en épousant la suffisance de ceux qui pensent que l’Empire existe toujours. Vous savez, celui où le soleil ne se couche jamais...
Que ce soit leur adhésion au début des années 70 ou leur récent départ, les Anglais se sont toujours considérés comme supérieurs, jamais ils ne se sont sentis Européens! Lorsqu’ils ont joint l’UE, c’est par pur intérêt, non par idéologie. Boris est tancé toutefois par les milieux économiques et la Bank of England qui prévoient de grandes turbulences et une récession appuyée. Le déclin du Royaume Uni s’est soudainement accéléré, conduit par un homme qui se prend pour un stratège à la Churchill sans en avoir la clairvoyance.
* Associé, GFA Geneva Financial Adviser