19 novembre 2020, 20h43
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Les dernières semaines ont été riches en rebondissements. La dernière quinzaine d’octobre a été marquée par la correction (qui était attendue) de l’ordre de 10% sur la plupart des places mondiales. Après avoir touché le «fond» le 30 octobre, les actions ont été irrésistiblement tirées vers le haut au point de réussir des percées importantes, techniquement parlant.
L’indice phare de la planète, le S&P 500, vient en effet de s’échapper d’une formation tout à fait classique que les analystes techniques appellent «triangle symétrique haussier», un pattern qui est fréquemment synonyme de poursuite de la tendance en place. Les plus hauts des 2 septembre et 12 octobre indiquent les deux points supérieurs de cette figure géométrique, alors que les plus bas des 24 septembre et 30 octobre constituent les points inférieurs. Il est ensuite facile de relier les point supérieurs et les inférieurs pour obtenir cette fameuse formation qui est parmi les plus visibles sur les graphiques boursiers.
Cible du S&P 500 située à 3845 points
C’est un peu technique, mais important à noter. La percée de la ligne supérieure effectuée le 9 novembre a déclenché une sorte de fuite en avant typique d’un marché qui est désormais libéré et peut ainsi aller plus haut. Juste après cette rupture, il est tout aussi commun d’assister à un retour vers ce point de percée avant une reprise plus tranquille de la hausse.
Cette formation est fiable à 70%-75% et revêt donc un caractère très intéressant.
L’objectif haussier est calculé en prenant la largeur de ce fameux triangle (environ 325 points sur le S&P 500) et en la reportant au point précis de percée (3520). Dans le cas présent, nous sommes donc embarqués pour une cible située à 3845 points, soit une progression supplémentaire d’environ 10%.
Pour avoir étudié assez précisément le phénomène, il est aussi possible d’avancer une date quant à la réalisation de cet objectif minimum. Oui minimum, car la tendance peut nous emmener plus haut que ça. Ce fameux pattern ayant mis deux mois à se construire, il est probable qu’il n’en faudra qu’un seul pour toucher cette cible. En d’autres termes, nous sommes bien placés pour assister à cette envolée supplémentaire avant la fin de l’année.
Il faut aussi ajouter à cette réjouissante perspective un effet saisonnier qui se vérifie régulièrement. A savoir que la meilleure période de l’année pour investir se situe entre le 15 novembre et le 15 février, statistique maintes fois prouvée et qui est à la base du fameux Christmas Rallye.
Si le descriptif vient d’être si précis sur cet indice, Benchmark par excellence, c’est aussi parce que la situation est un peu la même sur ceux qui nous environnent. Le DJ Europe 600 par exemple a enfin effacé son plafond en place depuis des mois situé à 380 points. Le chemin des 400, voire 420 points est ainsi ouvert. Sur le SMI l’image est un peu plus «poussive» car les 10600 points n’ont pas été vaincu franchement à ce jour, mais l’indice national devrait suivre également.
La saga des vaccins anti-Covid
Le ciel vient subitement de s’éclaircir sur le front sanitaire et l’envolée des Bourses ne doit donc rien au hasard. L’arrivée des vaccins réalisés dans un temps record vient de procurer deux ingrédients majeurs. L’horizon temps devient plus précis et la qualité des premiers résultats apportent des certitudes que nous attendions, sans trop oser y croire.
Il n’est pas surprenant que ça soit du côté de l’Oncle Sam que l’on claironne le plus. Tout d’abord parce qu’ils sont coutumiers des effets de manche et que l’on découvrira peut-être, mais plus tard, qu’ils ont été au maximum du légal pour produire des données qui s’avèreront moins positives en pratique. Moderna, qui exerce une sorte de chantage depuis des mois en invitant les Européens à cracher au bassinet sous peine d’être laissés de côté, est particulièrement pesante. De plus, on parle d’un prix d’achat 5 à 7 fois supérieurs à la concurrence. Celui de Pfizer, ou plutôt de Biontech, car ce sont bien les Allemands qui l’ont conçu, semble plus fiable mais difficile à utiliser dans le cas d’une vaccination de masse du fait de sa conservation à moins 72 degrés. Inutile de dire que nous ne sommes pas prêts de pouvoir nous vacciner, les doses étant prioritairement réservées aux Américains.
Là où ça va devenir une véritable manipulation, c’est lorsque la politique va s’en mêler. Les Français, par exemple, ne sont pas du tout intéressés d’acheter des vaccins américains alors que Sanofi et l’Institut Pasteur ont investi pour fabriquer le leur. Les résultats n’étant pas attendus avant plusieurs mois, il y a fort à parier que l’Hexagone traîne les pieds. Remarquez, depuis le début de la pandémie c’est une habitude et c’est comme ça qu’ils fonctionnent. C’est-à-dire sans véritable organisation et sans vision.
Les résultats d’Astra Zeneca (en collaboration avec l’université d’Oxford) seront publiés en décembre et peuvent procurer une porte de sortie intéressante pour les européens. Il y a enfin une lumière au bout du tunnel, les bourses l’ont bien compris.
*Associé, GFA Geneva Financial Adviser