La Bourse suisse reprenait timidement un peu de vigueur lundi matin, tiraillée entre les prochaines baisses des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed) et le regain des violences au Proche-Orient.
Wall Street a terminé en hausse vendredi soir, réjouie par l’annonce de prochaines baisses des taux directeurs par le président de la Fed, Jerome Powell. «On notera cependant que les indices n’ont pas fini au plus haut de la séance», a remarqué John Plassard de Mirabaud Banque dans une note. «Une raison principale à cela: de combien la Fed va-t-elle baisser ses taux en septembre prochain? 25 points de base ou 50», s’est-il demandé.
Selon l’expert de la banque genevoise, «cette question est très importante: la réponse devrait nous indiquer si l’institution monétaire américaine anticipe une nette détérioration de l’économie américaine. Il faudra donc attendre les chiffres de l’emploi américain d’août, publiés le 6 septembre, pour y voir plus clair».
Nombreux indicateurs attendus
Au Proche-Orient, les violences sont montées d’un cran pendant le week-end. Israël a lancé de multiples frappes aériennes dimanche au Liban et affirmé avoir déjoué une attaque à grande échelle du Hezbollah. Le mouvement libanais s’est lui prévalu d’avoir lancé des centaines de drones et roquettes sur l’Etat hébreu pour venger la mort d’un de ses chefs.
Cette semaine, de nombreux indicateurs macro-économiques sont attendus, dont l’inflation au mois d’août en Allemagne jeudi et l’indice des prix à la consommation le même mois dans la zone euro vendredi. La saison des résultats se poursuit en Suisse, avec de nombreuses sociétés du marché élargi.
Outre-Rhin, le moral des entrepreneurs est en chute libre avec un recul pour le quatrième mois d’affilée en août, signe du marasme persistant dans la première économie européenne, selon le baromètre IFO publié lundi.
Vers 10h37 à la Bourse suisse, l’indice vedette SMI montait d’à peine 0,07% à 12.355,90 points, après avoir ouvert en repli d’autant. Le SLI perdait 0,06% à 2006,30 points et le SPI était stable à 16.399,03 points.
La moitié des valeurs vedettes évoluait en repli, les plus fortes baisses étant toujours enregistrées par VAT Group (-1,8%), Swiss Re (-1,6%) et Lonza (-1,0%).
A l’autre bout du tableau se trouvaient Sandoz Group (+1,0%), SIG Group (+0,5%) et Kuehne +Nagel (+0,5%). Le spécialiste des traitements génériques était porté par un relèvement d’objectif de cours de Vontobel.
Nestlé (+0,4%) grignotait du terrain. Le géant de l’alimentaire a annoncé jeudi dernier le départ du patron Mark Schneider, remplacé par le Français Laurent Freixe. Dans la presse du week-end, le président Paul Bulcke a insisté que la croissance organique était désormais une "priorité absolue".
Les deux autres poids lourds Roche (bon +0,3%, porteur +0,1%) et Novartis (+0,4%) montaient à l’unisson. Le dernier cité a confirmé avoir reçu une offre ferme de rachat de la part de l’allemand Siemens Healthineers pour ses activités d’imagerie médicale, le marquage de molécules au fluor 18 pour la tomographie par émission de positron (TEP). Selon le Financial Times, Siemens Healthineers payerait plus de 200 millions d’euros à Novartis pour cette transaction.
Sur le marché élargi, Meyer Burger (-48,5%) continuait de sombrer. Le groupe va entamer une nouvelle restructuration. En attendant les mesures destinées à renouer avec la rentabilité, le fabricant bernois de cellules solaires en difficulté abandonne son projet d’usine américaine à Colorado Springs pour se concentrer sur les sites existant de Goodyear, en Arizona, et de Thalheim, en Allemagne, ce dernier devant désormais poursuivre son activité.
SHL (+19,7%) s’envolait toujours. Le spécialiste du suivi médical à distances a annoncé le départ immédiat du président Yariv Alroy, qui rend également son mandat d’administrateur.
Hiag (+1,7%) a vu ses résultats augmenter sur les six premiers mois de 2024, principalement portés par les revalorisations immobilières. La forte demande en logements devrait maintenir le taux de vacance à un faible niveau.
LLB (+0,3%) a accusé sur les six premiers mois de l’année un recul marqué de sa rentabilité, mesurée à l’aune d’un ratio coûts/revenus de 65,2%. Pour chaque franc gagné, l’établissement liechtensteino-austro-suisse a ainsi déboursé 65,2 centimes, contre 61,0 centimes un an plus tôt. (AWP)