La Bourse suisse a entamé la dernière séance de la semaine d’humeur morose, après avoir clôturé la veille en recul de presque 1%. La Bourse de New York a aussi terminé dans le rouge, pour la troisième séance de suite, alors que les rendements obligataires à long terme ont continué de grimper. Quelques entreprises suisses animaient aussi le marché avec leurs résultats.
La chute générale des actions s’est intensifiée jeudi, après que les Minutes de la Fed publiées mercredi ont souligné que la Réserve fédérale continue de voir des risques significatifs d’inflation
Ipek Ozkardeskaya, Swissquote
«La chute générale des actions s’est intensifiée jeudi, après que les Minutes de la Fed publiées mercredi ont souligné que la Réserve fédérale continue de voir des risques significatifs d’inflation», a commenté Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote. De plus, les prévisions de la Fed d’Atlanta augurent d’une forte croissance de 5,8% au 3e trimestre. Si ces chiffres ne vont pas forcément se matérialiser, elles reflètent des données récentes et cela alimente les inquiétudes qu’avec une croissance aussi forte, l’inflation pourrait seulement faire demi-tour et prendre l’ascenseur, a ajouté l’experte. C’est pourquoi la pression sur les rendements obligataires se poursuit.
Les inquiétudes quant à la solidité du secteur immobilier chinois ont été encore alimentées par l’annonce d’Evergrande, lourdement endetté, qui a requis jeudi son placement aux Etats-Unis sous procédure de faillite selon des documents judiciaires. Cette mesure vise à protéger ses actifs américains, le temps qu’un accord de restructuration de sa dette soit trouvé.
En Suisse, la production du secteur secondaire s’est contractée de 1,3% entre avril et fin juin sur un an, interrompant un mouvement haussier persistant depuis l’entame de l’année 2021. Les hausses de prix adoptées ont toutefois permis d’étoffer les chiffres d’affaires.
Vers 9h15 à la Bourse suisse, le SMI perdait 0,33% à 10’849,51 points, le SLI 0,34% à 1707,26 points et le SPI 0,37% à 14.300,21 points. Parmi l’ensemble des valeurs vedettes, seules Swisscom (+0,4%), en plein dans son rôle défensif, et Kühne + Nagel (+0,1%) surnageaient. Givaudan était stable alors que 27 perdaient du terrain.
Novartis (-0,1%) entend se séparer de sa filiale historique Sandoz autour du 4 octobre, par le biais d’une distribution de son capital aux actuels actionnaires de la multinationale rhénane. Ces derniers se verront offrir un titre Sandoz pour chaque paquet de cinq actions Novartis détenues. Le géant pharma a publié l’invitation à l’assemblée générale extraordinaire qui devrait valider cette opération mi-septembre. Les autres poids lourds Roche et Nestlé égaraient respectivement 0,4% et 0,1%.
Au lendemain d’une copie semestrielle en berne, Geberit reculait de 0,9%. Morgan Stanley et Barclays ont revu à la baisse leur objectif de cours pour l’équipementier de salles de bains.
Richemont était lanterne rouge (-1,4%) quand son homologue biennois Swatch Group se délestait de 1%.
Sur le marché élargi, le transformateur laitier Emmi buvait du petit-lait, progressant de 3,8%. Le lucernois a vu ses ventes semestrielles dépasser les 2,1 milliards de francs et a amélioré sa rentabilité.
PSP (%+0,1%) a dépassé les attentes de la communauté financière sur les six premiers mois de 2023 et a relevé dans sa foulée ses objectifs pour l’ensemble de l’exercice, malgré un résultat net en fort recul, plombé par les revalorisations.
Au sujet de GAM (stable), les actionnaires dissidents de Newgame, qui veulent lancer une contre-offre de rachat, ont proposé vendredi un financement relais au gestionnaire d’actifs en difficulté, qui viendrait remplacer les fonds proposés par le britannique Liontrust en cas d’échec de son OPA.
Mobilezone s’enfonçait de 4,4%, après une performance en repli sur six mois.
U-blox s’effondrait de 15,6% après avoir revu à la baisse ses prétentions pour l’ensemble de l’année, malgré des résultats meilleurs qu’escompté sur le premier semestre. (AWP)