La Bourse suisse a terminé la semaine dans le vert, plus optimiste que ses homologues européennes. Les investisseurs ont déjà les yeux rivés vers l'Allemagne, où se tiennent ce week-end des élections législatives porteuses d'espoir de sortie de crise politique et de relance pour la première économie européenne. A l'inverse, Wall Street évoluait dans le rouge, sur fond d'inquiétude concernant la consommation des ménages américains.
«Les indices surfent sur l'espoir d'une coalition stable et efficace et d'un retour à la croissance» en Outre-Rhin, commente Ines Roth de DZ Bank.
Les élections allemandes pourraient bien bouleverser le statu quo en place depuis la réunification de l'Allemagne en 1990 et, ce faisant, provoquer une onde de choc dans toute l'Europe
Michael Hewson de MCH Market Insights
«Les élections allemandes pourraient bien bouleverser le statu quo en place depuis la réunification de l'Allemagne en 1990 et, ce faisant, provoquer une onde de choc dans toute l'Europe», relève Michael Hewson de MCH Market Insights.
Mais quelle que soit l'issue du scrutin, elle ne dissipera de loin pas toutes les incertitudes, à commencer par le temps que prendra la formation d'un nouveau gouvernement, qui devra s'attaquer à l'épineux dossier des droits de douane américains et relancer un secteur manufacturier à la peine depuis deux ans, note Christian Henke, de la banque IG. Dans ce contexte, les bourses européennes bouclaient en ordre dispersé, Paris sur un gain, Londres à l'équilibre et Francfort en retrait.
Les indices américains, eux, reculaient tous, le Dow Jones perdant 0,85%, le S&P 500 0,51% et le Nasdaq 0,60%, toujours inquiets de la consommation des ménages aux Etats-Unis. T
Très attendu, l'estimation finale de l'université du Michigan publiée vendredi montre que la confiance des consommateurs s'est nettement dégradée en février, «en grande partie à cause de la crainte d'une augmentation imminente des prix» due au relèvement des droits de douane. Washington a imposé une taxe de 10% supplémentaires sur tous les produits importés de Chine.
La veille, la chaîne américaine d'hypermarchés Walmart a annoncé des résultats légèrement mieux qu'attendu au quatrième trimestre de son exercice décalé, mais ses prévisions volontairement «prudentes» ont refroidi les marchés.
Parmi les autres nouvelles macroéconomiques du jour, l'activité du secteur privé dans la zone euro a poursuivi sa «très légère croissance» en février, malgré un ralentissement dans les services très marqué en France et une activité «largement au point mort» avec une forte baisse des effectifs observée au Royaume-Uni, selon l'indice PMI Flash publié vendredi par S&P Global. En Italie, la hausse des prix à la consommation s'est accélérée en janvier.
Le SMI a clôturé en hausse de à 1,10% à 12.948,60 points. Le SLI a gagné 0,80% à 2114,32 points et l'indicateur élargi SPI a avancé de 0,95% à 17.155,74 points.
Parmi les trente principales valeurs, constitutives du SLI, neuf ont perdu du terrain, les 21 autres en gagnant. Tout haut du tableau le poids lourd Nestlé (+3,4%) a devancé Lindt (bon +2,8%) et le géant du placement de personnel Adecco (+2,8%). Sika (+0,9%) tirait aussi son épingle du jeu après la présentation de sa copie annuelle.
Le chimiste zougois de la construction a augmenté sa rentabilité brute et nette l'année dernière, profitant notamment de l'intégration de son concurrent MBCC. Pour 2025, la direction de Sika anticipe un ralentissement de la croissance.
Quant aux deux autres plus grosses capitalisations du marché helvétique, le bon Roche (+1,1%) et la nominative Novartis (+1,5%), elles ont rejoint le camp des gagnants dans l'après-midi.
Du côté des perdants, Holcim a reculé de 0,5% après avoir annoncé le nom de sa future entité issue de la scission de ses activités nord-américaines, toujours prévue pour le mois de juin. Baptisée Amrize, elle sera cotée à la fois à New York et à la Bourse suisse. Straumann (-1,5%) a repris la lanterne rouge à Sandoz (-0,5%).
Sur le marché élargi, Bucher Industries a gagné 1,6%. Kepler Cheuvreux a relevé la recommandation du titre du fabricant zurichois de machines agricoles et de véhicules de voirie à «buy», contre «hold» précédemment. L'objectif de cours monte à 425 francs, contre 350 francs.
Calida (+1,4%) était aussi à la fête. Le fabricant lucernois de lingerie a certes souffert en 2024, aucune de ses marques ne parvenant à générer de la croissance, mais malgré une rentabilité opérationnelle en berne, le groupe a retrouvé les chiffres noirs. Un nouveau directeur général est annoncé.
Cicor terminait grand gagnant de la journée (+4,6%). Son actionnaire majoritaire, le néerlandais OEP 80 B.V, a annoncé le résultat final provisoire de son offre publique d'achat obligatoire lancée après l'échange d'un emprunt convertible. Sa part dans le fabricant de composants électroniques aux origines neuchâteloises se monte désormais à 41,21%. (AWP)