La Bourse suisse a regagné un peu de terrain jeudi après deux séances négatives. Très largement anticipée, la décision de la Banque centrale européenne (BCE) d'abaisser son principal taux directeur de 0,25 point à 3,5% a peu influencé les indices. Le SMI s'est pas parvenu à terminer au-dessus de la barre symbolique des 12.000 points.
«La baisse des taux d'intérêt annoncée jeudi par la BCE devrait particulièrement aider les valeurs des deuxième et troisième rangs, qui dépendent davantage des entreprises européennes. En outre, les entreprises de taille moyenne sont plus susceptibles de bénéficier d'une baisse du coût du capital emprunté», a estimé Jochen Stanzl, analyste en chef chez CMC Markets.
La Banque centrale européenne a par ailleurs légèrement revu à la baisse ses prévisions de croissance pour la période 2024 à 2026, tout en laissant les projections d'inflation inchangées, dans ses anticipations communiquées jeudi.
A New York, Wall Street évoluait en ordre dispersé en matinée après une ouverture en baisse et, faute de catalyseur, déjà tournée vers la réunion de la banque centrale américaine (Fed) la semaine prochaine.
Sur le front macroéconomique, l'indice des prix à la production (PPI) américain est ressorti au-dessus des attentes, à 0,2% en août contre 0,1% projeté par les économistes. Hors énergie et alimentation, le PPI s'est aussi inscrit plus haut qu'anticipé, tout comme l'indice des prix à la consommation (CPI) la veille.
«Cette légère accélération ne va pas dissuader la Fed de baisser ses taux en septembre, mais elle ne plaide pas non plus pour une réduction plus marquée en réponse à un sursaut d'inflation», ont commenté, dans une note, les économistes d'High Frequency Economics.
Le SMI a terminé en hausse de 0,50% à 11.982,34 points, avec un plus haut à 12.015,32 et un plus bas à 11.934,13. Le SLI a gagné 0,67% à 1948,23 points et le SPI 0,45% à 15.927,04 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 24 ont progressé et 6 reculé.
Le bon Roche (-2,2%) a fini lanterne rouge derrière la porteur Roche (-1,9%) et le bon Lindt (-1,4%).
Le géant bâlois avait livré la veille au soir un point de situation sur le développement clinique précoce d'un des médicaments anti-obésité expérimentaux du massachussetais Carmot, acquis l'an dernier pour près de 3 milliards de dollars.
L'autre géant pharma bâlois Novartis (+1,0%) a lui soutenu l'indice, alors que Nestlé (+0,1%) est resté proche de l'équilibre.
Le podium du jour se compose de Partners Group (+5,4%), Alcon (+2,8%) et Kühne+Nagel (+2,3%).
Le gestionnaire d'actifs zougois a noué un partenariat avec le numéro un mondial du secteur, l'américain Blackrock, afin d'offrir aux clients individuels des solutions d'investissement dans des actifs non cotés en Bourse. Les détails financiers de cette collaboration ne sont pas divulgués.
L'opérateur historique Swisscom (+0,2%) a indiqué que l'autorité italienne de la concurrence a ouvert une enquête approfondie (phase II) en vue d'évaluer l'acquisition de Vodafone Italia par le géant bleu, «en vertu des règles italiennes en matière de contrôle des fusions».
Sur le marché élargi, l'assureur Baloise (+0,6%) va restructurer ses activités et supprimera 250 emplois. Il a enregistré sur les six premiers mois de l'année des résultats mitigés, avec un volume d'affaires en recul de 0,9% sur un an à 5,29 milliards de francs.
Mikron Automation, active dans les solutions d'assemblage innovantes pour l'industrie pharmaceutique et la medtech, continue de croître fortement et a décidé d'agrandir son site de Boudry (NE). La filiale du biennois Mikron (+0,6%) a donné le premier coup de pioche qui permettra d'augmenter la surface de production de 6200 m2 pour la porter à 22'000 m2.
Le laboratoire de Pratteln Santhera (-9,7%) s'estime suffisamment financé jusqu'en 2026, année au cours de laquelle il se voit franchir durablement le seuil de rentabilité. Il a réduit sa perte à 15,3 millions de francs au 1er semestre écoulé.
Le personnel des titres romands de Tamedia (TX Group, +1,5%) a débrayé pendant une heure jeudi en fin de matinée à Genève et à Lausanne. Ce débrayage intervient deux semaines après l'annonce de la restructuration du premier éditeur de Suisse, qui prévoit de supprimer 90 postes dans ses rédactions et 200 autres emplois en fermant ses imprimeries de Bussigny et Zurich.
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