La Bourse suisse a entamé la semaine sur une note positive. Après une petite hésitation en ouverture, le SMI a repris sa progression et a même franchi la barre symbolique des 12.100 points à son plus haut du jour, sans parvenir à se maintenir au-dessus de ce niveau en clôture. Les investisseurs ont paru soulagés après la victoire surprise de la coalition de gauche aux législatives en France.
A New York, Wall Street gagnait du terrain en matinée, l'optimisme prévalant à l'orée d'une semaine qui renseignera sur l'inflation aux Etats-Unis et la santé de plusieurs grandes banques.
«Le marché reste très solide», a commenté Adam Sarhan, de 50 Park Investments. «Il y a de l'optimisme avant les premiers résultats de sociétés et les indices CPI et PPI.» La saison des résultats débute en fin de semaine, avec PepsiCo et Delta, jeudi, suivis par JPMorgan Chase, Wells Fargo et Citigroup, vendredi.
Sur le front macroéconomique, le ministère américain du Travail publiera, jeudi, l'indice de prix à la consommation CPI pour le mois de juin. Il est attendu à 3,1% sur un an, ce qui marquerait une décélération pour le troisième mois d'affilée.
Au lendemain des législatives, "le scénario de blocage politique en France, avec une Assemblée divisée en trois blocs (gauche - centre - droite), est celui que les Français ont choisi", a résumé l'expert de Mirabaud Banque, John Plassard, estimant qu'il s'agit du "scénario du moins pire".
Pour Pierre Veyret d'Activtrades, «les courtiers ont applaudi les derniers développements politiques qui ont enlevé une partie des incertitudes pesant sur les marchés». Les investisseurs ont notamment été soulagés par la disparition des risques liés à un éventuel «Frexit» - une sortie de la France de l'UE. L'analyste a également relevé que l'issue du vote représentait «le meilleur scénario» pour les intervenants, avec une coalition de gauche sans majorité absolue et donc aux pouvoirs limités.
En Allemagne, les exportations ont chuté en mai, illustrant les difficultés de la première économie européenne à sortir de la crise. L'indicateur a perdu 3,6% sur un mois en mai, après avoir légèrement augmenté les deux mois précédents, atteignant 131,6 milliards d'euros.
Le SMI a terminé en hausse de 0,38% à 12.051,66 points, plus haut à 12.111,00 et plus bas à 11.980,36 en phase d'ouverture. Le SLI a gagné 0,27% à 1958,57 points et le SPI 0,28% à 16.058,11 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 18 ont progressé et 12 ont reculé.
Le réassureur Swiss Re (+2,6%) a terminé sur la plus haute marche du podium, devant Holcim (+1,8%) et Swiss Life (+1,5%).
Holcim a racheté, pour un montant non-divulgué, le spécialiste belge du recyclage Mark Desmedt. La société, fondée en 1989, recycle un demi-millions de tonnes de matériaux de construction et démolition par année, pour les écouler dans les régions de Bruxelles et d'Anvers.
Les analystes d'UBS ont relevé l'objectif de cours de l'assureur vie à 675 de 630 francs et confirmé «neutral». L'analyste ne prévoit pas de surprise lors de la présentation des chiffres semestriels. L'accent sera mis sur l'annonce éventuelle d'un programme de rachat d'actions, d'environ 300 millions de francs, selon l'expert.
Les poids lourds Novartis (+0,6%) et Nestlé (0,3%) ont soutenu l'indice, alors que les deux titres Roche (bon +0,2%, porteur -0,6%) ont évolué diversement.
Kühne+Nagel (-3,1%), Julius Bär (-1,8%) et Straumann (-1,7%) constituent le trio des plus gros perdants.
Deutsche Bank a abaissé l'objectif de cours de Julius Bär et confirmé «buy». Bien que la banque privée ait souligné dans son rapport intermédiaire après quatre mois l'importance accordée à la hausse des marchés, les trois catalyseurs les plus importants - un nouveau directeur général, un renversement de tendance des flux de capitaux et un nouveau rachat d'actions - ne se sont pas encore produits, a constaté l'analyste.
Sur le marché élargi, le laboratoire rhénan Spexis (-19,7%), en sursis concordataire, s'est vu retirer la licence sur le dispositif d'inhalation de colistine Colifin par son propriétaire, Pari Pharma. Le spécialiste allemand a mis fin à cet accord conclu en 2019 avec la filiale Enbiotix de Spexis, en raison du non versement d'un paiement convenu.
La décotation de Talenthouse est effective à compter de ce lundi. L'instance de recours de Six Group a rejeté le recours de la société et a confirmé la décision de décoter les actions nominatives, d'une valeur nominale de 0,10 franc chacune, "en raison de sérieux doutes sur sa solvabilité". (AWP)