Le premier trimestre 2023 a marqué un retour à des entrées stables sur le marché mondial des ETF, les fonds recueillant 145 milliards de dollars. Près de la moitié de ces entrées se sont produites en mars et il s’agit là du quatrième chiffre le plus élevé jamais enregistré pour un premier trimestre, bien qu’en deçà des sommets atteints les années précédentes. Les ETF à revenu fixe représentent une part importante de ce chiffre, soit 70 milliards de dollars depuis le début de l’année dont 35 milliards rien qu’en mars.
Opportunités sur les thèmes structurels à long terme
Cette évolution reflète une tendance plus générale à la croissance des ETF dans le monde, car de plus en plus d’investisseurs reconnaissent les avantages de transparence et d’efficacité qui y sont associés. Parallèlement à ces flux, le sentiment du marché est resté globalement prudent en raison des inquiétudes persistantes quant au risque de récession, des rapports sur les bénéfices mitigés et des craintes d’une crise de liquidité bancaire. Dans ce contexte d’incertitude, nous voyons des opportunités dans plusieurs thématiques s structurelles à long terme liés à l’environnement et à certaines matières premières, qui devraient susciter de nombreuses demandes en dépit d’une éventuelle volatilité à court et moyen terme.
Le cuivre profite de la promotion des véhicules électriques par les Etats
Le cuivre, par exemple, semble bénéficier d’une demande accrue. Il est l’un des composants clés des batteries de véhicules électriques (VE), dont la production a récemment été soutenue financièrement par le gouvernement américain et les Etats-Unis s’attendent désormais à ce que la moitié des ventes de voitures neuves soient électriques d’ici 2030. D’autres marchés développés semblent suivre une trajectoire similaire, voire plus engagée encore, en particulier en Europe du Nord. Derrière la Norvège, qui reste le leader incontesté avec 80% des parts de marché en VE neufs, l’Islande, la Suède et les Pays-Bas s’enorgueillissent également avec plus de 10 véhicules de ce type pour 1000 résidents. À l’échelle mondiale, la part des véhicules électriques devrait croître de 85% d’ici 2050 pour atteindre les objectifs d’émissions mondiales, selon l’Association internationale de l’énergie (International Energy Association, IEA).
La croissance chinoise continue de stimuler la demande de cuivre
Au-delà des VE, le secteur chinois de la construction est un autre moteur de la demande globale en cuivre, représentant environ 1/3 des besoins mondieux. Le PIB de la Chine a connu un fort rebond de 4,5% en avril, dépassant les attentes des économistes, grâce à la vigueur des exportations et des investissements dans les infrastructures. Cela pourrait indiquer que les années de retard de croissance de la Chine dues aux restrictions liées au Covid font désormais partie du passé, et donc un signe très positif pour les marchés de la construction et du développement du pays, qui ont connu une forte augmentation des liquidités. Cette évolution va de pair avec des vents contraires du côté de l’offre, tels que les perturbations au Chili et au Pérou qui ont retardé les livraisons de cuivre et poussent les analystes à projeter des prix plus élevés. Plutôt que de détenir purement et simplement du cuivre, les ETF cuivre peuvent aider les investisseurs à s’exposer à cette matière première bien positionnée grâce à la sécurité et à la transparence fournies par une enveloppe maitrisée.
Demande de Cuivre
La capacité nucléaire pourrait plus que doubler à 2050
L’uranium est une autre matière première bien placée, soutenu par ce qui s’annonce comme une renaissance de l’intérêt mondial pour l’énergie nucléaire. Malgré les craintes qui y sont liées, la réalité est telle que l’industrie a mis en œuvre bon nombre de procédures pour transporter et stocker les déchets nucléaires en toute sécurité De plus en plus de pays reconnaissent que l’énergie nucléaire jouera un rôle crucial dans leur mix énergétique pour atteindre leurs objectifs de zéro émission nette. Selon l’Association internationale de l’énergie, pour atteindre un objectif zéro émission nette en 2050, la capacité nucléaire mondiale devra plus que doubler, passant de 413GW en 2021 à 871GW en 2050.
Une myriade de pays, en particulier en Asie, comme l’Inde, la Chine ou encore la Corée, se préparent à un tel avenir. Au-delà des facteurs environnementaux, les pays reconnaissent également que l’énergie nucléaire offre une voie vers la sécurité énergétique. Le stockage de l’uranium en tant que réserve stratégique peut aider les gouvernements, en particulier en Europe, à devenir moins dépendants du gaz provenant de pays comme la Russie. Par conséquent, les ETF américains d’uranium ont bénéficié de flux de fonds constants et représentent actuellement environ 2,5 milliards de dollars d’actifs totaux selon Bloomberg. En investissant sur ce segment, les investisseurs peuvent atténuer une partie du risque associé aux investissements directs dans des mineurs d’uranium individuels tout en conservant l’exposition à cette partie clé de l’histoire de la transition énergétique mondiale.
Les actifs mondiaux des ETF et des ETP ont été multipliés par dix en 15 ans
De manière générale, indépendamment de la volatilité liée aux préoccupations bancaires et de récession, le marché des ETF continue à bénéficier d’entrées au cours du premier semestre de cette année, contribuant ainsi à la croissance pluriannuelle du secteur. Le nombre d’actifs ETF et ETP mondiaux dépasse désormais les 10.000 milliards de dollars, contre seulement 3000 milliards il y a huit ans et moins de 1000 milliards il y a quinze ans. Lorsqu’il s’agit de choisir un ETF, nous encourageons les investisseurs à rester concentrés sur les perspectives de croissance à long terme et structurellement bien positionnées qui peuvent les aider à éliminer, ou au moins atténuer, l’incertitude. Une certitude, les matières premières et les matériaux de base, tels que le cuivre et l’uranium, joueront un rôle clé dans la définition de l’économie mondiale de demain.