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L’année où les humains ont battu les machines

2020 a marqué le retour sur le devant de la scène des gérants actifs et du talent. Après onze années de bull market au cours desquelles les fonds gérés par ordinateur ont eu la partie facile.

Cédric Dingens
Notz Stucki & Cie - Responsable de la gestion alternative
05 février 2021, 6h31
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2020 a été une année particulièrement faste pour la gestion alternative. Qu’il s’agisse de nos stratégies Equity Long/Short, Global Macro ou Absolute Return, elles ont toutes dégagé des performances dépassant largement celles des marchés financiers et de leurs indices de référence.

A l’instar des vagues scélérates, nous avons connu en 2020 des événements absolument sans précédent qui ont fait chavirer de nombreuses certitudes.

De fait, entre la pandémie de Covid-19 qui a bloqué les économies de toute la planète, les négociations chaotiques du Brexit et l’élection présidentielle américaine, dont les péripéties qui se sont poursuivies jusqu’à tout récemment ont été dignes d’un roman dystopique, les nerfs des opérateurs financiers ont été mis à rude épreuve.

Ceci explique pourquoi 2020 a marqué le retour sur le devant de la scène des gérants actifs et du talent, après onze années de bull market au cours desquelles les fonds gérés par ordinateur, qu’il s’agisse de stratégies quantitatives ou des produits indiciels, ont eu la partie facile.

Les gagnants de 2020

Les algorithmes informatiques se basent sur les données passées des marchés pour dégager des règles de comportement et tenter de prévoir leur évolution future. Avec cette année totalement inédite, marquée par des montagnes russes vertigineuses dans les marchés et une forte rotation sectorielle, on comprend mieux pourquoi des gérants quantitatifs et des fonds indiciels n’ont pas su tirer leur épingle du jeu. A l’inverse, certaines stratégies alternatives ont pleinement joué leur rôle de protection, tout en générant des rendements supérieurs à la moyenne. Retour sur les décisions d’allocation qui ont permis de rencontrer le succès.

Chine. Largement surpondérer le marché chinois a permis de profiter pleinement de son rebond. En effet, à l’inverse de toutes les grandes économies mondiales qui ont subi de plein fouet le ralentissement entraîné par les mesures de confinement, l’Empire du Milieu a surmonté rapidement la crise sanitaire pour s’afficher en sauveur du monde, grâce à la production des masques, et retrouver le chemin de la croissance.

Equity Long Short. D’une façon générale, la volatilité de l’année écoulée a été favorable aux stratégies Long/Short, qui ont pu jouer les marchés à la hausse comme à la baisse. Mais si l’année a été globalement bonne pour les bourses, qui ont rapidement récupéré leur chute du mois de mars, les résultats ont été très différents d’un secteur à l’autre. Il fallait donc choisir le bon cheval et réagir rapidement aux mouvements rapides. En effet, selon que l’on soit une compagnie aérienne ou un gérant de la tech’, l’année écoulée n’a vraiment pas eu la même saveur... Dans ce contexte, nous avons bénéficié de notre préférence pour les fonds multi-sectoriels à l’allocation dynamique plutôt que pour les fonds spécialisés dans une thématique étroite.

Global Macro. Longtemps délaissés en raison de leurs performances décevantes pendant le marché haussier, les fonds Macro ont retrouvé leurs couleurs en 2020, grâce au grand retour de la volatilité qui a permis aux gérants stars de la catégorie de prendre des paris et de faire ainsi la preuve de leur talent.

Et demain?

Avec des marchés au plus haut, des économies encore handicapées par la crise sanitaire et l’arrivée d’un nouveau président à la tête de l’économie la plus puissante du monde, les facteurs d’incertitude ne manquent pas. Les marchés pourraient ainsi bien continuer à faire preuve d’une volatilité importante, sous l’effet de la nervosité des opérateurs.

Les hedge funds pourraient donc bien rester encore sur le devant de la scène. Quelles seront les stratégies gagnantes? Il est trop tôt pour le dire, mais une chose est certaine: les gestionnaires de talent – et les sélectionneurs capables de les dénicher – ont encore de beaux jours devant eux.